Annoncé comme un film d’horreur, Predator serait finalement un thriller historique d’après le réalisateur.
L’ivresse du pouvoir, les ambitions démesurées de personnages que la soif de gloire a rendu fous : le cinéma de Brian De Palma est traversé par le thème de la corruption qui déshumanise les êtres. Personne n’a donc vraiment sourcillé quand le réalisateur a déclaré l’an dernier préparer un film sur l’affaire Weinstein, même si l’idée fît un peu froid dans le dos à certains. Ni lorsqu’il a précisé, avec l’aplomb de tout grand styliste qui se respecte, qu’il ne se contenterait pas d’un biopic tiède ou d’un récit d’enquête, mais que son projet serait bien un film de genre (sa grande spécialité), et pas de n’importe quelle trempe : « Ce sera un film d’horreur avec un agresseur sexuel, et cela se passera dans l’industrie du cinéma« .
Un peu plus tard, il précisait que le film se déroulerait pendant le festival de Toronto, de quoi éveiller encore plus notre curiosité… avant de ne plus donner de nouvelles. De passage à la Mostra de Venise, le réalisateur a confié avoir fini le scénario de Predator – un titre à à la métaphore à peine voilée qui renvoie au film de John McTiernan sorti en 1987: « J’étais donc conscient de certaines choses qui se sont déroulées durant l’époque Weinstein. C’est une histoire intéressante à raconter. J’ai écrit un script sur base de faits réels rapportés par le New York Times. Mais fondamentalement, c’est un thriller sur fond historique. » Quid du film d’horreur ? On ne sait pas si le projet est toujours d’actualité, mais ce qui est sûr c’est que Predator a tout pour être le portrait passionnant qu’on attend parce que De Palma a toujours été fasciné par les démiurges despotiques – le personnage de Swan dans Phantom of the Paradise était déjà inspiré du producteur Howard Hughes. Qu’au final on ait droit à un film d’horreur ou à un thriller, on a hâte de voir ce nouveau cru.
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