« Blue Sun Palace » de Constance Tsang : un doux film de deuil

Premier long métrage de la réalisatrice et scénariste sino-américaine Constance Tsang, « Blue Sun Palace » appréhende l’expérience du deuil à travers une douce plongée au sein de la communauté chinoise new-yorkaise.


Blue Sun Palace
"Blue Sun Palace" (c) Nour Films

Porté par le doux grain de la pellicule et des teintes bleu pastel, Blue Sun Palace nous enveloppe, entre réconfort et mélancolie, dans une certaine idée du foyer. Celui que forme une communauté de femmes dans un salon de massage new-yorkais, où vivent entre autres Didi (Haipeng Xu) et Amy (Ke-Xi Wu), deux jeunes femmes partageant une profonde amitié, illustrée par une scène de repas informel dans les escaliers.

Tourné exclusivement en mandarin, le film n’habite que les espaces de la communauté chinoise new-yorkaise, détournant la forme du huis clos en s’ouvrant à l’espace urbain d’une communauté spécifique. Lorsque Didi disparaît, Amy plonge dans une lente dépression qu’elle partage avec Cheung, l’ancien amant de Didi, interprété par l’immense Lee Kang-sheng. Une peine commune donc, et une seconde histoire naissante, où Cheung instaure inconsciemment la même chorégraphie de couple qu’il avait avec Didi, comme une réincarnation de cette première relation. Tout en suivant le chemin d’un certain cinéma contemplatif, Constance Tsang ne perd pas de vue ses thématiques : le deuil, l’amour, la communauté. Sans jamais nous les imposer frontalement, la cinéaste fait le choix de les laisser doucement se diluer et parcourir le film selon leur propre temporalité, jusqu’à ce qu’elles viennent, a posteriori, habiter un petit coin de notre âme.

Blue Sun Palace de Constance Tsang, sortie le 12 mars , Nour Films (1 h 57)