Comment invoquer le souvenir de l’attentat ou reconstruire sur les ruines du drame? Blow-Up s’est intéressé à la manière dont le cinéma a représenté le 11 septembre 2001 dans sa nouvelle vidéo.
Filmée sous tous les angles par des caméras de surveillance et des vidéos amateurs, la chute des tours du World Trade Center en 2001, exhibée aux yeux de tous, terrorisante, s’est imprimée instantanément sur la rétine de millions de spectateurs. Au cinéma, le drame s’est véritablement imposé comme une image spectrale, obsédante, que les réalisateurs n’ont pas arrêté d’invoquer en creux depuis 18 ans.
Comment la mémoire de l’événement est-elle devenu un pivot dramaturgique à l’écran? Vaste question à laquelle le nouvel épisode de Blow-Up s’attaque. Après le traumatisme, le 11 septembre devient un tabou, et c’est à travers des films antérieurs qu’on recherche l’ombre de la catastrophe à venir: dans Independance Day (1996) et Piège de cristal (1988), les invasions extraterrestres et les explosions résonnent comme des anticipations. Le cinéma tente ensuite la représentation de l’événement lui-même : Spike Lee invoque les ruines des tours dans La 25e Heure, Steven Spielberg se sert dans images médiatiques de la tragédie pour en livrer une interprétation spectaculaire. On retiendra aussi le 11 septembre sans images de Michael Moore dans Fahrenheit 9/11, que le réalisateur figure par des sons déchirants, comme pour figurer l’irreprésentable.
Image: Capture d’écran