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Blackkklansman de Spike Lee : opération coup de poing
- Josephine Leroy
- 2018-08-22
La pilule ne passe pas, après l’élection de 2016 qui a vu Donald Trump devenir président des États-Unis malgré ses discours de campagne haineux. Grand prix à Cannes cette année, ce pamphlet explosif signé Spike Lee et adapté de l’autobiographie de Ron Stallworth (génial John David Washington) revient sur l’expérience du premier Afro-Américain admis au sein de la police de Colorado Springs qui, à la fin des années 1970, s’est infiltré au sein du Ku Klux Klan en se faisant passer au téléphone pour un sympathisant de la puissante organisation suprématiste blanche, incarné sur le terrain par son collègue blanc et juif (excellent Adam Driver). À travers ce duo, Spike Lee ausculte, avec son sens de l’ironie, les troubles identitaires générés par le racisme, et dessine en contours les tentations d’une autodéfense violente (le Black Panther Party). En plaçant dans la société d’hier les slogans d’aujourd’hui (« America first »), en nous confrontant à des extraits vidéos de manifestations de l’alt-right américaine à Charlottesville en 2017, le cinéaste finit de nous convaincre de la nécessité de lever le poing, dans la rue comme sur grand écran.
: de Spike Lee
Universal Pictures (2 h 08)
Sortie le 22 août