Barry Jenkins parle des inspirations de sa série « The Underground Railroad »

Le réalisateur cite David Cronenberg, Wong Kar-wai, et Claire Denis


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Avant, Quentin Tarantino était le roi de cinéastes-cinéphiles – il affectionne autant Shaun of the Dead d’Edgar Wright que La Dame du Vendredi d’Howard Hawks, la preuve avec la liste de ses films préférés. Mais ça, c’était avant que Barry Jenkins ne lui vole sa place.

Grand chouchou du cinéma américain indépendant, le réalisateur est un fervent lecteur de James Baldwin, dont il a adapté Si Beale Street pouvait parler  en 2019, mais aussi de Wong Kar Wai. Il admire Chungking Express, auquel il a emprunté une certaine fébrilité des mouvements de caméra, et In the Mood for love, dont les silences amoureux et les ralentis ont inspiré le doux Moonlight.

On ne sera donc pas étonnés d’apprendre que sa première mini-série The Underground Railroad  (adaptée d’un roman de Colson Whitehead couronné du National Book Award en 2016, dispo le 14 mai sur Amazon Prime) est une véritable mine d’or côté influences, comme Barry Jenkins l’a révélé dans un entretien donné à Sight & Sound.

Rappelons que comme l’indique son titre (qui fait référence au réseau clandestin qu’empruntaient les esclaves avant la guerre de Sécession pour trouver refuge au Canada), ce show en 9 épisodes racontera la fuite de Cora, jeune esclave noire dans une plantation de coton en Géorgie. Rejetée par les autres esclaves, elle décide de s’enfuir avec Caesar, un nouvel arrivant qui lui révèle l’existence d’un chemin de fer clandestin. Arrivés en Caroline du Sud, leur liberté sera à nouveau menacée par un chasseur d’esclaves, et ils devront emprunter plusieurs passages secrets souterrains pour gagner leur liberté.

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Pour réaliser cette fresque historique, Barry Jenkins a tissé des liens plus ou moins souterrains avec des oeuvres qui habitent son imaginaire. Il a notamment été inspiré par l’imaginaire organique de , maître du body horror, pour filmer ses scènes de torture, matérialiser les chairs maltraitées de ses personnages. En étant attentifs, vous décèlerez aussi un peu du malaise prégnant qui habitait déjà le de et son Amérique raciste, mais aussi de l’esthétique de et du suspense d’. Evidemment, Wong Kar-Wai reste son maître à penser : « Dans Chungking Express, Wong Kar-Wai insuffle cette idée que le cinéma n’est qu’un petit bout de temps. Chacun de ces morceaux de temps est un moment de vérité, et plus on peut le prolonger, plus il y a de vérité dans la pièce ». Ce qui nous laisse penser que The Underground Railroad promet de longs plans introspectifs capables de dilater le temps et les émotions invisibles des personnages.

Image : Copyright Amazon Prime Video