« Baby » de Marcelo Caetano : un mélo brésilien sensuel

Au cœur de Sao Paulo, l’histoire d’amour tumultueuse entre un jeune délinquant et un prostitué. Marcelo Caetano signe un mélodrame sulfureux et queer, présenté à la Semaine de la critique 2024.


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"Baby" (c) Cupe Filmes

Après sa sortie d’un centre de détention pour mineurs, Wellington se retrouve sans ressources ni nouvelles de ses parents, le corps parsemé de cicatrices. Au fil de ses pérégrinations, le jeune homme rencontre dans un ciné porno Ronaldo, qui l’initie à la prostitution. S’engage alors entre eux une relation tumultueuse, produit d’un excès d’amour contrarié l’un pour l’autre…

Sept ans après son premier long métrage, Corpo elétrico, ode aux amitiés et à la sexualité libre, Marcelo Caetano jette à nouveau son regard sur la jeunesse brésilienne à travers le portrait sensible et espiègle de Baby. Avec sa mise en scène impressionniste, le film captive par l’ambivalence des rapports au sein de ce couple intergénérationnel, tourmenté autant par le désir que par la dépendance.

Sans se restreindre à ces turpitudes amoureuses, Baby est irrigué des mutations du Brésil contemporain et montre les modes de vie de la communauté LGBTQ, comme autant de réponses aux discriminations et inégalités sociales. Des possibilités affectives qui permettent à ce jeune héros de faire famille autrement. Avec ce mélo aux accents documentaires, le cinéaste s’inscrit pleinement dans le novo queer cinema, revendiquant aussi sa filiation esthétique avec Wong Kar-wai, Rainer Werner Fassbinder ou Pedro Almodóvar.

Baby de Marcelo Caetano, sortie le 19 mars, Épicentre Films (1 h 47)