Pépite du jour : à l’occasion du 88e anniversaire de Jean-Claude Carrière, on a déniché cette archive de l’INA dans laquelle le scénariste et Catherine Deneuve évoquent la genèse de ce film scandaleux.
En 1967 sort Belle de jour, portrait troublant d’une bourgeoise (Séverine) aux fantasmes masochistes, engagée dans une maison de passe pour se prostituer l’après-midi. C’est Catherine Deneuve, dont le visage diaphane et impassible cache un gouffre intérieur, qui incarne cette héroïne, frustrée par les conventions de son milieu. Aujourd’hui, petit flash-back sur ce film controversé devenu culte,dans ce qu’il peut avoir d’ambigu et d’opaque.
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Dans cette archive de 1966, Jean-Claude Carrière, scénariste du film, explique la fascination de Luis Buñuel pour le roman de Joseph Kessel, et explique, entre autres anecdotes surprenantes, que le réalisateur savait dès le départ qu’il voulait construire le film en mêlant des événements réels et imaginaires. De son côté, Catherine Deneuve présente son personnage comme quelqu’un « qui a beaucoup de difficultés à s’aimer », et en arrive « à se dégrader ». Avant d’ajouter sur la méthode de travail de Buñuel : « Il ne veut pas que les comédiens voient les projections. Il dit, et c’est un petit peu vrai, qu’on se regarde plus qu’on ne regarde une scène ».
L’archive est disponible juste ici.