Amaury Foucher : « Un bon comédien, c’est quelqu’un qui vit »

[NOS 25 DE MOINS DE 25, édition 2025] Avec Sayyid El Alami, sa présence solaire et mystérieuse est l’une des révélations de « La Pampa », beau coming-of-age signé Antoine Chevrollier (en salles le 5 février) sur une amitié mise à l’épreuve par l’homophobie.


Amaury Fourcher (c) Julien Liénard pour TROISCOULEURS
Amaury Fourcher (c) Julien Liénard pour TROISCOULEURS

« Cinéphile avant d’être acteur. » Amaury Foucher nous précise, tout sourire, qu’il tient à la formule. Impétueux, vif et drôle, le comédien s’explique avec entrain. Lui qui grandit à Paris, dans une famille éloignée du cinéma, cultivée mais pas bourgeoise, voit, à 12 ans, un écran de télé s’inviter dans le foyer. Le cinéma prend alors tout son sens. Il garde comme madeleines de Proust de cette période la comédie musicale Mamma mia ! et la saga du Seigneur des anneaux, et se souvient de sa sidération devant les films de Xavier Dolan (« mon existence devenait valide »), découverts ado. Un âge où il sèche les cours pour s’inventer des histoires, « vivre ce qui ne m’était pas encore accessible ».

Un bac L option cinéma en poche, Amaury Foucher tente de se professionnaliser au théâtre dans une école du XVIIIarrondissement, mais il ne tarde pas à la quitter et à vivre de petits boulots (serveur, distributeur de flyers, employé d’un escape game). Quand il débarque au casting de La Pampa, avec un mélange d’audace et de naïveté, il se déclare « acteur de profession » alors qu’il n’a tourné que dans deux courts. « Il fallait provoquer ma chance », s’amuse-t-il. « Un bon comédien, c’est quelqu’un qui vit », lui a un jour soufflé l’actrice Marie Denarnaud. Amaury Foucher en a fait le pari.