mk2 Curiosity rend hommage à la cinéaste et pionnière Alice Guy-Blaché, en proposant gratuitement trois courts-métrages datant de 1912. Des histoires tendres, humanistes et engagées, qui témoignent aussi de la modernité et l’inventivité de ce cinéma des premiers temps.
Mise à jour 7/07/2020 : ces films ne sont plus disponibles. Retrouvez tous les films Curiosity mis en ligne ici.
Falling Leaves (1912)
Dans ce mélodrame poétique, Alice Guy raconte l’histoire d’une jeune héroïne souffrant de tuberculose, à qui le médecin a prédit que lorsque « la dernière feuille aura tombé, elle sera morte« . Sa petite soeur interprète ses mots au pied de la lettre, et se rend dans le jardin pour raccrocher les feuilles tombées des arbres avec de la ficelle… Outre son sens inné de la composition -chaque plan joue sur la profondeur de champ pour créer un jeu de cache-cache -, Alice Guy, pionnière en matière d’innovation, utilise la colorisation pour créer des tableaux bucoliques d’une mélancolie folle.
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The Girl in the Armchair (1912)
Le cinéma d’Alice Guy est une ode au tourbillon des sentiments, en témoigne son goût pour les scénarios romanesques, les portraits d’amoureux tourmentés. Dans ce drame, une jeune femme tente de sauver à tout prix la réputation d’un fils de bonne famille dont elle est éprise mais qui ne l’aime pas. Ce point de départ sert surtout de prétexte à la réalisatrice pour déployer sa virtuosité narrative. Situations rocambolesques, retournements inattendus : The Girl in the Armchair est un véritable petit théâtre des passions humaines, saupoudré d’effets spéciaux malins – dont une jolie surimpression de cartes de poker, qui matérialise l’obsession du personnage pour le jeu.
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L’Américanisé (1912)
Avec A Fool and His Money (1912) – premier film de l’histoire à être joué par des acteurs afro-américains -, L’Américanisé s’inscrit dans la veine plus sociale du cinéma d’Alice Guy. Elle y raconte l’immigration d’Ivan Orloff et sa femme, quittant leur Russie natale pour la terre promise de l’Amérique. Mais Ivan, homme rustre et machiste, va devoir apprendre à devenir un Américain et un bon mari… Une transformation qu’Alice Guy filme avec ironie, à travers des saynètes hilarantes qui mobilise beaucoup le comique de geste. Tout en prouvant qu’on peut aborder avec tact et humour les problèmes d’intégration et de féminisme.