Abou Sangare : « C’est comme si le bien allait faire tomber le mal que j’ai vécu. »

[NOS 25 DE MOINS DE 25, édition 2025] Héros poignant du succès de l’automne 2024 « L’Histoire de Souleymane », Abou Sangare attend toujours une régularisation de sa situation administrative qui lui permettrait de s’adonner pleinement au cinéma.


Abou Sangare
Abou Sangare © Julien Liénard pour TROISCOULEURS

« Je suis très content que le film marche. C’était le but de notre travail : rendre visibles des livreurs de repas à qui on ne fait pas attention et les regarder d’une autre manière. »

Alors que L’Histoire de Souleymane, réalisé par Boris Lojkine, approchait fin novembre les cinq cent mille entrées, Abou Sangare – dont c’est le premier rôle au cinéma – affichait une impressionnante sérénité.

Guinéen arrivé en France en 2017 à l’âge de 16 ans après un chemin de croix qui l’a notamment vu traverser la Libye, le jeune homme a été lycéen à Amiens et pratique aujourd’hui l’activité de mécanicien. Sacré meilleur acteur à Un certain regard à Cannes cette année et sélectionné aux César 2025, en catégorie Révélations, il attend une régularisation de son titre de séjour et aimerait se diriger vers l’apaisement.

« Ce que je vis actuellement, c’est comme si le bien allait faire tomber le mal que j’ai vécu. » L’acteur ne dresse pas encore de plan de carrière. « Je reçois plein d’invitations, même pour un festival en Inde. Mais je ne peux pas y aller pour l’instant, dans ma situation. Pour mon avenir, j’attends. Une fois que j’aurai les papiers, je saurai si je m’engage dans le cinéma ou si je dois rester mécanicien. »