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À voir sur Netflix : « Le Diable, tout le temps », avec Robert Pattinson et Tom Holland
- Charles Bosson
- 2020-09-08
L’Américain Antonio Campos (Afterschool, Christine) signe pour Netflix un film sombre et violent qui pointe les ravages de la religion dans une Amérique damnée.
Démystifier l’Amérique, c’est commencer par faire la peau à une fascination profonde pour l’église, ses suppôts et ses prêcheurs perpétrée par tous les arts. Et c’est justement l’objectif que semble s’être fixé Le Diable, tout le temps, adapté du roman noir de Donald Ray Pollock. Ce dernier, de sa voix grave et caverneuse, nous introduit dans sa ville natale du Midwest où se situe l’essentiel de l’action : « Quatre cents personnes vivaient à Knockemstiff, Ohio en 1957, et en raison de Dieu sait quelle malédiction, que cela tînt à la lubricité, à la nécessité, ou simplement à l’ignorance, presque toutes étaient liées par le sang. »
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Sur un ton tragique et crépusculaire qui ne va pas sans rappeler celui de Sang pour sang des frères Coen, le film relate sur deux générations les malheurs et les crimes qui s’abattent sur de pauvres hères aveuglés par l’ignorance et la foi. D’une distribution impressionnante (Tom Holland, Riley Keough, Bill Skarsgärd, Mia Wasikowska…) se détache l’interprétation magistrale de Robert Pattinson, en prédicateur halluciné et malfaisant. L’acteur semble convoquer, pour mieux les conjurer, les derniers vestiges d’Edward Cullen, le vampire chaste et puritain de Twilight sorti de l’imaginaire mormon de son autrice, Stephenie Meyer. On ne trouvera ni rédemption ni réconfort dans les religions de nos pères, semble nous murmurer le film ; tout juste une sombre mélodie de cruauté et de mort.
disponible sur Netflix dès le 16 septembre
Image : Glen Wilson/Netflix