Dans un commissariat vosgien, le gendarme Pierre Perdrix (Swann Arlaud) s’ennuie, entre sa famille charmante mais un chouïa collante et ses collègues paresseux. Jusqu’au jour où il voit débarquer, en même temps que des naturistes radicaux, une certaine Juliette Webb (hilarante Maud Wyler), jeune femme obsessionnelle qui vient dynamiter son quotidien… Présenté à la Quinzaine des réalisateurs cette année, ce premier long métrage épate d’abord par son dynamisme, offrant à travers sa galerie de personnages perchés une belle choralité burlesque – la famille Perdrix, qui vit encore sous un même toit, rappelle beaucoup La Famille Tenenbaum de Wes Anderson, avec une Fanny Ardant géniale en maman poule prodiguant de sa voix langoureuse des conseils amoureux dans une émission de radio kitsch que personne n’écoute et un Nicolas Maury en fiston, spécialiste des vers de terre et père divorcé à côté de la plaque. Mais c’est dans la relation des êtres à l’espace qu’Erwan Le Duc excelle. En incorporant progressivement dans ce paysage bucolique la mélancolie de ses personnages, le film atteint, en même temps qu’eux, une subtile harmonie.
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Perdrix d’Erwan Le Duc, Pyramide (1h39), sortie le 14 août .
Image: Copyright Pyramide Distribution