Un documentaire en mouvement qui nous emmène dans les lieux chargés de poésie de la filmographie de ce réalisateur humaniste.
Quoi de mieux qu’un portrait par les lieux pour Abderrahmane Sissako, dont la filmographie est traversée par la question de l’exil ? De la Mauritanie, sa terre de naissance, à la Chine où il tournera son cinquième long-métrage, Valérie Osouf a suivi Abderrahmane Sissako à travers tous les espaces qui ponctuent son imaginaire visuel. Retraçant l’itinéraire de cet éternel voyageur, qui a étudié le cinéma à Moscou avant de s’installer à Paris, le documentaire donne la parole à ses admirateurs (Martin Scorsese notant l’équilibre parfait entre la sérénité de ses images et la violence des situations qui s’y jouent), laisse Sissako parler de sa rencontre avec Andreï Tarkovski, de l’histoire de l’Afrique et de la situation de l’Europe, de la séquence mémorable de la mort du pêcheur dans Timbuktu.
Le documentaire examine autant les implications politiques du cinéma de Sissako (notamment les séquences de procès dans Bamako) que sa capacité à dessiner des trajectoires intimes. Avec, pour ligne de conduite, ce questionnement philosophique et esthétique : comment aller du particulier à l’universel, et interroger le réel tout en le célébrant?
Image: Capture d’écran Youtube