Ce drame du cinéaste russe, à la lisière du fantastique, s’annonce comme un road-trip urbain aux airs de polar sordide.
Depuis que sa comédie musicale Leto, fresque rock mélancolique sur fond de chute de l’URSS, a fait fureur sur la Croisette à Cannes en 2018, Kirill Serebrennikov est sur tous les fronts. En attendant de découvrir sa série sur la vie et l’oeuvre d’Andreï Tarkovski, c’est la bande-annonce de son prochain film, La grippe de Petrov, qui vient d’être dévoilée.
Inspiré d’un célèbre roman russe d’Alekseï Salnikov acclamé par la critique (Les Petrov dans la grippe et autour d’elle, publié en 2016), ce drame retrace une journée ordinaire dans la vie d’un dessinateur de bandes-dessinées et de sa famille dans la Russie post-soviétique. Alors qu’il souffre de la grippe, Petrov est porté à bras le corps par son ami Igor lors d’une longue déambulation alcoolisée, à la lisière entre le rêve et la réalité.
Dans ce trailer à la fois aride mais porté par des notes d’humour légères, on décèle l’art de Kirill Serebrennikov pour le mélange acrobatique entre examen social des moeurs d’une société corsetée et rythme enjoué. Si La grippe de Petrov promet de diagnostiquer les dérives d’une URSS liberticide, ce film s’annonce aussi comme un road-trip urbain aux airs de polar sordide, plongé dans une lumière crépusculaire et des décors austères.
