Le réalisateur américain est longuement revenu sur son film Two Lovers, projeté au public ce soir-là.
À voir sa filmographie, on est loin de se dire que James Gray est un bout-en-train. Clairement, on ne bidonne pas devant ni Ad Astra, épopée spatiale sur la solitude, ni devant The Immigrant, drame historique sur le parcours d’une réfugiée polonaise arrivant à New York dans les années 1920. Et pourtant, le réalisateur est bien plus drôle que son œuvre le laisse penser. Il l’a prouvé lors d’une masterclass donnée à la Cinémathèque à l’occasion d’une rétrospective, qui vient d’être mise en ligne.
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Après une projection de Two Lovers, le cinéaste était invité pour parler de son cinéma pendant une heure. Et alors que les spectateurs séchaient encore leurs larmes après avoir été dévastés par sa chronique d’un amour impossible, James Gray avouait qu’il avait pensé réaliser une comédie avec Two Lovers. « Pendant le tournage, on rigolait beaucoup avec Joaquin Phoenix. Après la première projection, quelqu’un est venu me voir pour me dire « C’est le film le plus triste que j’aie jamais vu. Et là, d’un coup, j’ai compris ce qu’était une catastrophe et ce qu’était un échec artistique », a-t-il déclaré. Et d’ajouter avec ironie : « Je pensais vraiment que c’était drôle ! Mais c’est vrai que si dans les vingt premières secondes d’un film, il y a un type qui veut se suicider, ça plombe un peu l’ambiance… »
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De là à dire que James Gray est un joyeux pessimiste ? Il n’y a qu’un pas que le réalisateur franchit lui-même : « En écoutant tout mon verbiage, je me dis que je ne suis pas très américain. Je suis plus prétentieux et moins optimiste. Je suis, malheureusement, moins intéressé par l’argent. En Amérique, c’est : « si tu travailles dur, tu y arriveras », « tu peux faire tout ce que tu veux ». Tous mes films affirment le contraire. Et c’est pour ça qu’ils ne sont pas appréciés. »
Il revient aussi sur ses relations avec les studios hollywoodiens, de sa relation avec le scénariste Ric Menello, du septième art comme combinaison de tous les arts ou encore du cinéma qui serait devenu, selon lui, un objet de consommation comme un autre (sauf en France, affirme-t-il). Mais on vous laisse découvrir tout cela en cliquant ici. Croyez-nous, ça vaut le détour !
Image : Capture d’écran