À voir en ligne : le nouveau clip baroque de Mansfield.TYA sous influence Mylène Farmer

« Auf Wiedersehen », extrait du nouvel album du groupe de Rebeka Warrior (Kompromat, Sexy Sushi) et Carla Pallone se pare d’un clip gothique à souhait, réalisé par le prometteur Nicolas Medy et sur lequel souffle le vent libertin de Mylène Farmer. Un cloître, une procession d’individus vêtus tout de blanc ou de noir qui


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« Auf Wiedersehen », extrait du nouvel album du groupe de Rebeka Warrior (Kompromat, Sexy Sushi) et Carla Pallone se pare d’un clip gothique à souhait, réalisé par le prometteur Nicolas Medy et sur lequel souffle le vent libertin de Mylène Farmer.

Un cloître, une procession d’individus vêtus tout de blanc ou de noir qui aboutit à une cérémonie occulte à la lueur des cierges dans une église, sur des notes solennelles à l’orgue… L’intro du clip/court métrage (7min30 en tout) illustrant le nouveau morceau de Mansfield.TYA en impose. Alors que pour Rebeka Warrior, le titre du morceau, « Auf Wiedersehen », sonne le glas de son projet Kompromat (elle y chantait en allemand sur des sons composés par Vitalic) qui vient de s’achever, c’est aussi l’heure de célébrer la suite de ses aventures : le nouvel album  « Monument ordinaire » avec son groupe Mansfield.TYA à paraître le 19 février 2021 et le lancement, en septembre dernier, de son label queer et transféministe Warrior Records.

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« Sorcières, païennes, libertines, criminelles, bâtardes, amoureuses. Mes filles, voici venue l’heure sacrée de vos vœux, celle du rachat de votre âme par l’obéissance. Le silence. La chasteté », déclame l’austère mère supérieure devant ses ouailles enchaînées. « Non ! » , s’exclament alors en chœur Rebeka Warrior et Carla Pallone, le duo derrière Mansfield.TYA. Virant leurs chaînes et troquant leurs capes virginales contre des armures de chevalier, elles se dressent alors comme un seul corps contre la pudibonderie mortifère incarnée par cette religieuse harpie.

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Au-delà de l’hommage au clip culte « Libertine » de Mylène Farmer réalisé par Laurent Boutonnat en 1997, à son esthétique cotonneuse et éthérée, ses visages blêmes, ses effluves de stupre et de sombre romantisme allemand, le film (produit par la jeune société Melodrama) est traversé d’un imaginaire cinématographique savoureux. On y glane celui de Derek Jarman dans les plans en suspension montrant les personnages dans des poses baroques et lascives (comme la photographe et travailleuse du sexe Romy Alizée, qui prend ici bien du plaisir dans la paroisse), quelque chose de Sergueï Paradjanov (Sayat Nova. La couleur de la grenade) et de Walerian Borowczyk (Blanche ; Goto, l’île d’amour) dans le personnage de la mère supérieure corsetée (campée par la performeuse Helena de Laurens, vue récemment en live sur Instagram dans _jeanne_dark_ de Marion Siéfert), mais aussi les haletants combats à l’épée parcourus d’éclairs de la série Highlander. 

La dernière image du clip semble illustrer le manifeste de Warrior Records (deux membres, Sonia Deville et Erwan Ha Kyoon, font d’ailleurs ici de la figuration) : faire front collectivement, se tenir en communauté fière, libre et soudée face aux oppresseurs de tous ordres. Même si, à en croire le panneau final (et l’actualité), l’aventure est loin d’être finie.

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Images : © Melodrama