9 moments à retenir de la cérémonie des César 2025

Les César, c’était hier soir. Vous avez manqué la cérémonie ? On vous la résume en neuf moments forts.


Franck Dubosc aux César 2025
Franck Dubosc aux César 2025

L’entrée fracassante de Jean-Pascal Zadi

Le réalisateur et acteur a ouvert le bal et on n’a pas été déçus. Tout était parfait, à la fois drôle, percutant et politique. Il a roasté Laurent Laffite, Pierre Niney, Gilles Lellouche (« miskine, le pauvre, donnez-lui un truc wesh »), Jacques Audiard, Alain Guiraudie… Il est revenu sur le parcours d’Abou Sangaré, plus tard sacré révélation masculine (voir plus bas).   Puis, à Julia Roberts (qui recevait un César d’honneur), il a dit : « Vous savez qu’on a un point commun vous et moi ? On m’a dit : ‘J-P, tu devrais faire du cinéma, t’as le même sourire que Julia Roberts.’ »  Hilarité dans la salle.

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Le discours touchant d’Abou Sangaré, révélation masculine

En recevant son prix (mérité et attendu) pour le très beau L’Histoire de Souleymane de Boris Lojkine (reparti avec 4 récompenses en tout), l’acteur est revenu sur son parcours – il est arrivé clandestinement de Guinée en 2017. Remerciant toute l’équipe du film, il a raconté avec émotion ses années de galère, sa misère sociale, allant même jusqu’à dire qu’il se sentait hors de l’humanité.  Sa géniale partenaire, Nina Meurisse (qui remportera le César du meilleur second rôle féminin), en avait les larmes aux yeux.

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L’hommage de Louise Courvoisier à la ruralité

On est hyper contents que la réalisatrice ait remporté le prix du meilleur premier film pour Vingt Dieux, épopée fromagère intense dans le Jura (d’où elle vient). Dans son discours, elle n’a pas oublié de rendre hommage au monde agricole, qu’elle dépeint avec beaucoup de sensibilité dans son film.

Alain Chabat loupe son discours

Sacré meilleur acteur dans un second rôle pour L’Amour ouf, l’irrésistible Alain Chabat, a joué les maladroits, en feignant d’avoir perdu son discours. Il a bien tenté de dire quelque chose « sur l’état du monde », mais finalement a décidé de mettre un gros son électro. Ça a fait sourire Julia Roberts, mission accomplie.

Justine Triet feat. David Lynch <3

Arrivée magistrale sur le thème de Twin Peaks pour la réalisatrice d’Anatomie d’une chute, venue remettre le prix de la meilleure réalisation, et qui en a profité pour rendre un génial hommage au grand David Lynch, et à tous les « codes à craquer » qu’il a laissés dans ses œuvres.

Julia Roberts et son César d’honneur

« Catherine Deneuve, merci d’être née un jour et d’avoir fait de l’industrie du cinéma un monde meilleur. » Après avoir remercié l’actrice et son partenaire de jeu Clive Owen, qui lui a rendu un vibrant hommage, la génialissime Julia Roberts a évoqué son sentiment de fraude, d’imposture. Un moment de fragilité et de spontanéité (elle a oublié son discours à l’hôtel), mais tout en sourire évidemment.

Karim Leklou, la gentillesse récompensée

Très bonne surprise de la soirée :  le César du meilleur acteur de Karim Leklou, pour Le Roman de Jim des frères Larrieu. « Je voulais vous remercier d’avoir fait cet éloge de la gentillesse », leur a lancé l’acteur. « Je crois que c’est une qualité qu’on ne met jamais assez en avant […]. Il y a des gens comme ça qui passent dans la vie et je vous remercie infiniment de mettre ces gens-là en avant. »  Avant de dédier ce César à tous les gentils, et de rendre hommage à la Belgique et Tahar Rahim, avec qui il a commencé sa carrière.

Le Cesario de Franck Dubosc

Une nouvelle catégorie a vu le jour hier soir : le César de ceux qui n’ont jamais eu le César, avec une réplique minuscule du César classique pour l’heureux élu. L’heureux élu cette année (et la seule année probablement), c’est Franck Dubosc, dont le film Un ours dans le Jura a fait un tabac. Absolument tout était drôle dans son discours de réception (oui, même la blague un peu lourde sur la taille). Il a notamment remercié Jacques Audiard qui, en ne l’engageant pas, lui a en indirectement permis de recevoir ce prix. À Julia Roberts, il a dit : « You see George Clooney ? You see Pierre Niney ? I’m ‘pile’ in the middle. » Puis a conclu sur un : « À l’année prochaine si tout va mal ! » On est fans.

Gilles Perret rend hommage aux « invisibles »

Originaire de Haute-Savoie, le réalisateur a été récompensé de la statuette du Meilleur documentaire pour La Ferme des Bertrand, fresque romanesque qui suit sur des générations une famille d’agriculteurs propriétaires d’une exploitation laitière. Il capturait ainsi les mutations de ce monde menacé d’oubli, auquel il a rendu hommage dans son discours :

« Ce César m’incite à continuer dans la voie que j’essaie de tracer : c’est essayer de rendre visible les invisibles, dans un pays où on tend plus facilement le micro à des milliardaires qui se plaignent plutôt qu’au dix millions de pauvres. Dans un pays où les dirigeants, pour rester en place et pour ne pas contrarier les puissants, préfèrent s’allier à l’extrême droite fasciste plutôt que poser la question du partage des richesses et de la protection de la planète. » Il a appelé le milieu du cinéma à s’emparer de ces enjeux : « J’ai trop souvent l’impression que dans le monde du cinéma, on regarde parfois trop souvent ailleurs et que la maison brûle et on filme ailleurs.« 

BONUS : Présidente de la cérémonie, Catherine Deneuve, qui arborait un pin’s jaune et bleu aux couleurs du drapeau ukrainien, a dédié l’événement à l’Ukraine : « Je déclare ouverte la 50e cérémonie des César et je la dédie à l’Ukraine. »