Née à Montrouge, au sud de Paris, Éloi grandit avec le diable au corps. Trop dissipée, elle est envoyée en internat en Bretagne, puis se fait virer et atterrit à Compiègne. Avec ses amis, comme , elle zone dans les skateparks et griffonne dans des carnets ce qui deviendra ses premiers lyrics de rap.
Quelques années plus tard, son EP Acedia sort en plein confinement et tire son nom de l’acédie, définie comme « un état spirituel de mélancolie dû à l’indifférence, au découragement et au dégoût ». Sur des productions minimal-wave, Éloi y chante son adolescence à vif, entre flashs de rhum, amours brisées et parents qui divorcent.
De quoi se faire remarquer par la critique, alors qu’elle n’est encore qu’une étudiante des Beaux-Arts qui se cherche et fait des reprises de Wejdene. Couvé pendant des mois, Dernier orage, le premier album d’Éloi, est sorti fin octobre, au moment où l’apocalyptique tempête Ciaran arrachait les arbres et les toitures.
Sur ce disque, elle laisse déferler les tourbillons hyperpop, les bourrasques électroniques, tout en s’autorisant quelques éclaircies rappelant presque l’indie-rock du début des années 2010. Surtout, Éloi semble en avoir fini avec la solitude. Désormais accompagnée sur scène par un live band, elle revendique l’idée du groupe de rock comme une famille choisie, comme un gang avec lequel on s’apprête à affronter le reste du monde, l’avenir comme les orages.
: Album « Dernier Orage » (ROMANCE MUSIQUE, disponible)
Concert le 25/11 à la Cigale
Portrait : (c) Olivia Schenker