Euridice, Euridice porte une belle idée du cinéma : celle qu’il encouragerait la rencontre. Une personne arrive dans notre vie et soudain on a envie de lui parler, de la connaître, de passer du temps avec elle, de la filmer. C’est ce qui s’est passé pour la cinéaste franco-polonaise Lora Mure-Ravaud, qui s’est trouvée comme scotchée par la présence magnétique de l’actrice Ondina Quadri, son air ébouriffé, son look androgyne, ou ses yeux bleus perçants.
La réalisatrice est partie à Rome, où l’actrice habite avec sa compagne, pour filmer au plus près de son corps, et le fait de créer cette intimité avec elle l’a amené à se dire que son portrait serait plus juste s’il se parait de fiction, et même de mythologie. Comme Orphée dans les Enfers, Ondina erre endeuillée après la disparition de son amour Alexia. C’est alors qu’elle rencontre une personne qui ressemble comme deux gouttes d’eau à son amante perdue…
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Le mythe au cinéma permet souvent d’élargir les histoires, de leur donner toute leur vocation universelle. Mais ici, en désinhibant un lyrisme et des visions folles, il agit aussi comme un révélateur de secrets, un filtre qui donnerait la possibilité de capter ce qu’il y a derrière certains regards, ou certains gestes. Au final, la rencontre est foudroyante.