SUPERCUT : Alain Guiraudie nous raconte les trois plans dont il est le plus fier

À l’occasion de la sortie de « Viens je t’emmène », on a demandé au réalisateur français quelles étaient les trois scènes de sa filmographie dont il était le plus fier. On en a fait une vidéo.


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Alain Guiraudie : « Je cherche à trouver ce qui nous rapproche plutôt que ce qui nous éloigne »

Après L’Inconnu du lac et Rester vertical, Alain Guiraudie délaisse les causses sauvages pour un film urbain. Situé à Clermont-Ferrand, Viens je t’emmène suit un type lambda (Jean-Charles Clichet) qui s’amourache d’une prostituée (Noémie Lvovsky) et rencontre un jeune SDF (Iliès Kadri) alors qu’un attentat propage la paranoïa dans la ville.

Dans ce supercut en forme d’inventaire, le réalisateur revient, en exclusivité pour Trois Couleurs, sur les trois scènes auxquelles il tient le plus dans son cinéma. Il évoque tour à tour son moyen-métrage, Ce vieux rêve qui bouge (2001), à travers un plan séquence où un jeune technicien et un vieil ouvrier, derniers survivants d’une usine en train de fermer, glissent progressivement d’une conversation triviale vers des réflexions plus intimes sur le désir.

La deuxième séquence est celle de la noyage dans L’Inconnu du lac. Filmée de loin, en hauteur, sans interruption, elle permet de saisir la violence d’un meurtre exécuté proprement, tout en silence, et de maintenir l’attention du spectateur sur l’assassin qui se rhabille au bord de l’eau. On finit avec Le roi de l’évasion (2009), dans laquelle le personnage principal médite au milieu des vignes. Pulsion de vie, de mort, introspection muette : voilà les trois mots clés de ce supercut.

Photographie : Paloma Pineda pour TROISCOULEURS