Après un film de sorcellerie méta sur un tournage qui dégénère (Lux Æterna, en couv’ de notre numéro de rentrée 2020), ce diable de Gaspar Noé a préparé en catimini Vortex, ajouté in extremis à la sélection de Cannes 2021 – le film sera présenté dans le cadre de Cannes Premiere, toute nouvelle section du Festival.
D’après ce qu’on en sait déjà, ce sixième long-métrage devrait capturer de manière quasi-documentaire les derniers jours d’un vieux couple amoureux atteint de sénilité. Gaspar Noé serait-il possédé par Michael Haneke, qui s’était emparé du sujet avec brio dans Palme d’or 2012 ? On imagine qu’à la froideur implacable du cinéaste autrichien, le réalisateur opposera son goût pour l’outrance.
L’autre grande surprise réside dans le casting du film, extrêmement hétéroclite. On y croisera Dario Argento (c’est le premier grand rôle au cinéma du maître du giallo, dont l’influence a été importante pour Noé), Françoise Lebrun (interprète inoubliable, entre autres, de La Maman et la Putain de ) et (on n’aurait pas parié une seule seconde que l’acteur, humoriste et réalisateur, adepte des travestissements, pourrait se fondre dans l’univers de Noé, mais finalement pourquoi pas ?).
Pour ajouter encore plus de mystère au projet, une image très cryptique du film, trouvée sur le compte Twitter du critique et journaliste Philippe Rouyer, a été dévoilée. Âmes claustros, s’abstenir : dans un cadre carré, une mise en scène morbide faite de jeux d’ombres, des coloris beige et rouille, on y voit un corps enveloppé d’un drap. Seule une main, parcourue de petites rides, s’en échappe.
A tort ou à raison, on doit dire que l’excitation est à son comble. On ne manquera pas de vous dire, sur place, si elle est justifiée.