Dès son premier film Peaux de vache (1988), un western désenchanté sur le monde paysan et ses non-dits, la trop rare Patricia Mazuy a imposé son style vif, plein d’une beauté violente. Depuis, on guette chacun de ses nouveaux projets comme la promesse d’un petit ovni qui repousse les frontières du genre – c’était le cas de Sport de filles (2011) et (2018).
D’après un communiqué officiel d’Arte, la chaîne soutiendra le nouveau film de la réalisatrice, porté par (déjà à l’affiche de Saint-Cyr) et Hafsia Herzi. Portraits trompeurs racontera l’amitié improbable entre deux femmes dont les maris sont en prison. « Une rencontre entre une jeune mère courage (Hafsia Herzi) et une bourgeoise raffinée (Isabelle Huppert). Qu’est-ce qui les rapproche ? La galère ? La solitude ? L’une va aider l’autre. A moins que ce soit le contraire… », nous tease le pitch officiel.
Au vu de son titre en forme de trompe-l’œil, on se prépare à film anti conventionnel, qui devrait jouer des faux-semblants pour mieux livrer un Thelma et Louise à la française, féministe, irrévérencieux et malpoli comme il faut. Le tournage est prévu en janvier et février 2023 à Metz, Strasbourg et en Ile-de-France.
En parallèle, Arte France Cinéma soutiendra Je suis encore là de Walter Salles, drame familial franco-brésilien se déroulant sous la dictature militaire dans le Rio des années 70, All We Imagine As Light, premier long de la cinéaste indienne Payal Kapadia (dont on a adoré le docu Tout une nuit sans savoir) sur deux infirmières à la recherche d’émancipation dans la société indienne patriarcale, et une adaptation du roman La Chambre de Mariana, réalisée par Emmanuel Finkiel avec Mélanie Thierry, cinq ans après La Douleur.
Image (c) Wild Bunch
« Toute une nuit sans savoir » de Payal Kapadia : révolte émotionnelle