Wendy et Lucy (2008)
Première collaboration entre Michelle Williams et Kelly Reichardt, ce film raconte l’histoire de Wendy, jeune femme qui parcourt les Etats-Unis avec sa chienne Lucy. Son but : aller en Alaska dans l’espoir de trouver un petit boulot. Quand la voiture de Wendy tombe en panne en plein milieu de l’Oregon celle-ci n’a d’autre choix que de stopper son périple… Avec ses cheveux bruns coupés courts, sa veste à capuche et son sac à dos, Michelle Williams campe une jeune baroudeuse qui, si elle ne manque pas de cran, se retrouve en situation de détresse sociale. Loin des road-movies survitaminés, Wendy et Lucy, tire sa puissance de sa sobriété (tout en questionnant, en creux, la dureté de la société américaine). Le jeu de Michelle Williams, tout en retenue, est parfaitement adapté à la mise en scène à la fois minimaliste et lumineuse de Reichardt.
La Dernière piste (2010)
Dans ce western revisité, trois familles parcourent l’Oregon en 1845, guidées par un trappeur (Stephen Meek). Afin d’atteindre plus rapidement leur destination, l’homme propose un changement d’itinéraire, qui perd la bande dans un lieu désertique, et hostile… Sous les traits d’Emily Tetherow, Michelle Williams offre un magnifique contrepoint à la figure dominante masculine incarnée par Meek. Elle devient progressivement une figure d’autorité bravant les remarques misogynes et la peur de l’inconnu. Grâce à sa force et son audace (comme dans cette scène où elle saisit le fusil, symbole de la prise de pouvoir masculine, sans tirer avec), elle devient la porte-parole d’un pan oublié, dans l’histoire de la conquête de l’Ouest. Politique, frontal, plein de sueur et de poussière, ce bijou brut prouve encore toute la puissance de la collaboration Williams-Reichardt.
Certain Women (2016)
Dans cette chronique féministe où se mêlent quatre récits qui se déroulent dans le Montana et se font écho, l’actrice irradie. Elle campe une femme à la fois déterminée et secrète. A la recherche de gré pour construire sa maison, celle-ci en demande à son voisin âgé. Tout en négociant courtoisement avec le vieil homme, elle doit également faire face aux événements qui bousculent son propre foyer… Sous des airs de control freak, Michelle Williams campe une femme en proie à une forme de solitude intériorisée. Ces émotions et ressentis ne transparaissent qu’à travers quelques bribes de paroles. Une épure scénaristique qui prouve qu’entre Kelly Reichardt et Michelle Williams, la complicité est si fluide qu’elle se passe de mots.