Jonathan Capdevielle, quel cinéphile es-tu ?

Comédien, metteur en scène et marionnettiste atypique, Jonathan Capdevielle a imaginé « Saga », pièce autobiographique qui nous plonge dans ses souvenirs d’enfance et d’adolescence. Un spectacle qui convoque une myriade de lieux et de personnages. Interview cinéphile.


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3 rôles d’enfants qui t’ont marqués au cinéma ?

Mouchette dans le film éponyme de Robert Bresson, qui a été une des sources d’inspiration pour mon spectacle À nous deux maintenant, une adaptation du roman Un Crime de Georges Bernanos. Il y a aussi le personnage d’Atreyu joué par Noah Hathaway dans L’Histoire Sans Fin de Wolfgang Petersen. Je garde en tête cette image de lui, qui chevauchait un cheval blanc, j’ai le souvenir d’en être un peu amoureux. J’ai beaucoup pleuré en regardant ce film. Aussi, « Tyler » incarné par Ed Oxenbould dans The Visit de M. Night Shyamalan, qui joue un gamin mysophobe (qui a peur de la saleté ndlr). J’ai été frappé par son jeu naturellement maladroit, qui se rapproche de celui d’un enfant clown. La scène de fin où il se retrouve le visage couvert d’excréments issus de la couche d’un papi psychopathe est assez réussie !

Paloma, quelle cinéphile es-tu ?

Le personnage de film que tu voulais être à 13 ans ?

Sans hésitation, Wonderwoman, même si c’est une série. Ma sœur m’avait aidé à faire le costume : pour faire la couronne et les bracelets de forces dorés on avait utilisé du carton, du papier alu et elle m’avait prêté ses bottes en cuir bleues. J’avais le costume sous mon jogging, en tournant sur moi-même, tant bien que mal, j’essayais de me transformer comme elle !

3 films que tu regardais en boucle quand tu étais petit ?

Beetlejuice de Tim Burton, dont j’adorais la scène du repas avec les plats qui sautent au visage des convives (dans le style de la bestiole d’Alien) sur une chanson d’Harry Belafonte, que je chantais tout le temps… J’ai des souvenirs de crises de rires aux larmes devant Le gendarme de Saint Tropez de Jean Girault. On a l’impression d’assister à un marathon de jeu d’acteur, de mimiques, de crises de nerfs et d’images en accélérées… Spéciale dédicace à la bonne sœur hystérique en 2CV ! Et aussi Les Dents de la mer de Steven Spielberg, je ne me lassais pas de la scène d’ouverture…

Géraldine Sarratia, quelle cinéphile es-tu ?

S’il fallait retenir 3 films de marionnettes ?

Magic de Richard Attenborough, avec un Anthony Hopkins sublime en ventriloque schizophrène, manipulé par sa marionnette. Dark Crystal de Jim Henson, une prouesse technique pour l’époque, car tous les personnages sont des marionnettes animées. Il a une vraie force esthétique, que ce soit pour les personnages manipulés que pour les décors dans lesquels ils évoluent. Et Marquis de Henri Xhonneux et Roland Topor, un film fantasmagorique et singulier sur le Marquis de Sade, la révolution et les pulsions sadiques, qui est habité par des masques animés et des marionnettes. Le meilleur personnage est la bite du Marquis, qui dissimule sous son prépuce le visage trognon d’un gland animé qui lui parle.

Marie Losier, quelle cinéphile es-tu ?

Les trois road movies qui ne te lâchent pas ?

Tueurs nés (1994) d’Oliver Stone, un reality show et violence, porté par deux acteurs subliment. Mais aussi Duel (1973) de Steven Spielberg, un film qui parle peu mais efficace, où un camion diabolique qui poursuit la voiture d’un VRP (représentant de commerce), et Boys Like Us (2014) de Patric Chiha, (ce n’est pas parce que je joue dedans) un film touchant sur l’amitié, sur des amis homos qui vieillissent, qui s’accrochent à ce qu’il leur reste de jeunesse sur fonds de montagne autrichienne.

3 B.O. qui n’ont pas pris une ride ?

Je dirais : Twin Peaks de David Lynch avec la musique d’Angelo Badalamenti, Spring Breakers d’Harmony Korine et Les vacances de Monsieur Hulot de Jacques Tati.

Saga du 31 janvier au 5 février au T2G

Image (c) Envie de Tempête Productions