As du montage et du maniement des archives, observateur passionné des luttes passées, le documentariste français Jean-Gabriel Périot a été découvert en 2015, grâce à Une jeunesse allemande (projeté en Ouverture du Panorama de la Berlinale en 2015 puis nominé au César du meilleur documentaire en 2016). Dans ce premier long sans voix-off ni commentaire, il reconstituait à travers le matériau premier des images l’histoire de la FAR (Fraction Armée Rouge), autrement appelée « Bande à Baader », nom du célèbre groupuscule composé de jeunes révolutionnaires ayant commis des attentats meurtriers en Allemagne de l’Ouest, entre les années 1970 et 1990.
Après son dernier Retour à Reims (Fragments), libre adaptation du livre du sociologue et historien Didier Eribon présentée à la Quinzaine cette année et dont la date de sortie n’a pas encore été annoncée, le réalisateur devrait continuer d’interroger la mémoire politique. Son prochain projet, pour le moment intitulé Affronter l’obscurité d’après Cineuropa, nous plongera dans les 1325 jours du siège de Sarajevo, épisode sanglant qui a duré du 5 avril 1992 au 29 février 1996.
Retour à Reims (Fragments) © Ciné-Archive – Fêtes de la voix de l’Est – Anonyme (1958)
Pour traiter de cette période dense et complexe, le cinéaste divisera son film en deux parties. La première « sera constituée d’extraits de films tournés pendant le siège par de jeunes cinéastes ayant emporté leurs caméras avec eux alors qu’ils défendaient concrètement et militairement leur ville ». La seconde, « constituée d’interviews de ces cinéastes [à l’époque âgés de 18 à 25 ans, ndlr] qui témoignent aujourd’hui de cette expérience singulière » et « se souviennent des sombres expériences qu’ils ont vécues ».
Le tournage débutera en avril prochain.