En 1950, Hollywood fait sa crise de la quarantaine. Billy Wilder tire un portrait cynique de cette industrie qui vient de voir s’écrouler son premier âge d’or. Il y raconte les destins croisés et maudits d’un scénariste raté (William Holden) et d’une ancienne vedette du muet espérant son grand retour (époustouflante Gloria Swanson)… Un classique parmi les classiques, qui dissèque avec précision la violence du système hollywoodien où seule l’illusion règne en maître.
C’est le grand jeu de Quentin Tarantino depuis Inglourious Basterds : corriger l’histoire, avec un petit twist dont seul le cinéma a la recette, pour aider à panser les âmes. Avec Once Upon a Time… in Hollywood (2019), le cinéaste nous plonge à la fin des années 1960, dans le déclin du cinéma classique hollywoodien. Les stars d’hier peinent à se faire une place dans ce nouvel Hollywood où tous les tabous et les interdits explosent. En parallèle, c’est la fin de l’innocence de toute une époque, définitivement détruite par le meurtre de l’actrice Sharon Tate, que le cinéaste tente de retarder.
À la fois fantaisie onirique, cauchemar terrifiant et plongée sans air dans l’esprit de son réalisateur, David Lynch, Mulholland Drive (2001) est avant tout un très grand film sur les deux facettes de Hollywood. En racontant la rencontre amoureuse entre la jeune aspirante actrice Betty et l’amnésique Rita, Lynch s’enfonce dans les méandres d’une cité où la médaille et son revers coexistent sans cesse. Mystérieux, le film n’en est que plus captivant, comme une balade à la nuit tombée sur cette fameuse route qui donne son nom au film.
La force de Hollywood ? Un mythe quasi inébranlable. L’idée que tout peut arriver et que, la prochaine star du boulevard, c’est peut-être bien toi. Stanley Donen, bien aidé par Gene Kelly et Debbie Reynolds, rend compte avec une joie communicative de ce rêve si idéaliste mais si tentant. Dans cette lettre d’amour aux comédies musicales, sortie en 1953, qui en est une elle-même, ils racontent la fin du muet, l’éclosion du parlant ainsi qu’une magnifique histoire d’amour. Souvent imité, jamais égalé.
Pour pointer du doigt les travers de Hollywood, une parodie bien sentie fait toujours bien le travail. Dans Tonnerre sous les tropiques (2008), Ben Stiller imagine le tournage d’un film sur le Viêt Nam qui tourne mal. Avec sa galerie de personnages allant du comédien Actors Studio en pleine course à l’Oscar au fidèle des comédies potaches cherchant à être pris au sérieux, en passant par les producteurs odieux et irresponsables, tout le monde en prend pour son grade.