Ali Abbasi pour Holy Spider
Le pitch officiel : « Un père de famille se lance dans sa propre quête religieuse, et cherche à « nettoyer » la ville de Mashhad de la prostitution. Après avoir assassiné plusieurs femmes, il devient de plus en plus désespéré par le manque d’intérêt du public pour sa mission divine… »
En 2018, il remportait le Prix Un Certain Regard pour Border, conte fantastique surprenant sur une douanière dotée d’un odorat qui repérait les émotions et détectait les passagers douteux d’un aéroport. Le cinéaste iranien installé au Danemark s’était instantanément imposé comme une figure singulière à suivre, par son regard bienveillant et décalé. Le trouver en compet’ pour la première fois ne nous a pas surpris, surtout que Holy Spider s’annonce comme un nouvel ovni, entre thriller et film de serial killer teinté de réflexion sur la religion.
Festival de Cannes 2022 : la liste des films sélectionnés en compétition
Tarik Saleh pour Boy from Heaven
Le pitch officiel : « Dans une prestigieuse université religieuse au Caire, le jour de la rentrée, le grand Imam s’effondre, mort, devant les étudiants. Démarre alors une guerre d’influence sans pitié pour lui succéder. »
Le Suédois d’origine égyptienne nous avait sidéré en 2019 avec Le Caire Confidentiel, un polar poisseux sur fond de corruption politique au cœur du monde arabe, primé au Festival de Sundance. Cette entrée fracassante sur la scène internationale lui permet aujourd’hui de se frayer pour la première fois une place en compet’ officielle avec ce nouveau portrait sans concession du milieu universitaire égyptien, dont la charge sociale s’annonce féroce.
Kelly Reichardt pour Showing Up
Le pitch officiel : « Avant le vernissage de son exposition, le quotidien d’une artiste et son rapport aux autres, le chaos de sa vie va devenir sa source d’inspiration…»
Mieux vaut tard que jamais. Malgré une filmo aussi pudique que brillante, la réalisatrice britannique, trop peu présente à Cannes – la dernière fois, c’était pour Wendy et Lucy, sélectionné à Un Certain Regard en 2008 -, n’a jamais concouru pour la Palme d’or. On lui souhaite de briller sur la Croisette avec ce nouveau portrait féminin, que l’on prédit grâcieux et nuancé, sur une artiste en plein chaos à la veille du vernissage de son exposition. Jackpot : on pourrait croiser l’irrésistible Michelle Williams, tête d’affiche du film, sur le tapis rouge.
Lukas Dhont pour Close
Le pitch officiel : « Léo et Rémi, 13 ans, sont amis depuis toujours. Jusqu’à ce qu’un événement impensable les sépare. Léo se rapproche alors de Sophie, la mère de Rémi, pour essayer de comprendre… »
Révélé à Cannes en 2018 avec Girl (Caméra d’or et Queer Palm) dans lequel il racontait l’histoire d’une jeune fille née garçon, rêvant de devenir danseuse étoile, le très mature cinéaste belge ne pouvait que revenir au festival par la grande porte. Avec ce deuxième long, qui réunit Léa Drucker et Emilie Dequenne, il risque à nouveau de questionner les constructions sociales aliénantes, en racontant l’amitié fusionnelle entre deux garçons. Connaissant la tendresse et l’empathie qui émanent de son cinéma, la Croisette devraient s’armer de mouchoirs.
Saeed Roustaee pour Leila’s Brothers
Le pitch officiel : inconnu pour le moment.
Avec La Loi de Téhéran, sidérant polar ancré dans la réalité du trafic de drogue en Iran, et percutante tragédie sociale, le cinéaste a prouvé qu’il pouvait être un redoutable concurrent pour rafler une Palme. Nerveux, à l’abris de toute morale, son cinéma a de quoi réveiller la fièvre politique du festival. Avec ce nouveau film au scénario inconnu, qui risque bien d’écorcher les tabous de son pays, Saeed Roustayi a de quoi rentrer définitivement dans la cour des grands de Cannes.
Le Festival de Cannes se tiendra cette année du 17 au 28 mai 2022.
Image : Les Amandiers (c) Ad Vitam