« Une histoire d’amour et de fantômes. » Ingéniosité d’un synopsis qui ne révèle que ce qu’il y a à révéler. Falcon Lake est en effet un film d’amour et de fantômes. Mais d’abord, et avant tout, c’est un coming-of-age comme on en voit souvent, c’est-à-dire qui appelle sa part horrifique, son fantastique très nineties, son héritage états-unien.
Mais c’est aussi un coming-of-age d’une élégance précieuse et singulière, celle de sa mise en scène, de la sublime photographie en pellicule ou encore de ses deux petits interprètes, brillants et délicats, Joseph Engel et Sara Montpetit.
Quelque part au bord d’un lac où se raconte la légende d’un garçon mort noyé, dans la région des Laurentides, au nord-ouest de Montréal, Bastien et Chloé vont s’apprivoiser l’un l’autre, jouer aux jeux de l’adolescence, aux confidences secrètes, à toutes ces choses qui se murmurent dans la pénombre d’une chambre d’ado, et éprouver les petites joies et douleurs qu’appelle ce flottement entre deux âges dans lequel se situe le plus jeune, Bastien. Avec une mélancolie crescendo, Falcon Lake finit par se regarder et s’éprouver comme le souvenir de ce qui a été, et revêt une part mortifère toute aussi profonde qu’envoûtante.
Falcon Lake de Charlotte Le Bon, Tandem (1 h 40),sortie le 7 décembre