Audrey Diwan sur France Inter : «J’espère que Judith Godrèche prendra la parole lors de la cérémonie des César»

Au micro de la matinale de France Inter, la réalisatrice, qui co-animera la cérémonie des César ce vendredi 23 février, a appelé de ses vœux une cérémonie à la hauteur des débats qui s’ouvrent autour des violences sexistes et sexuelles dans le cinéma français.


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Comment le #MeToo français va-t-il percuter la cérémonie des César ? Ce matin, Sonia Villers recevait dans son émission du 7/9 Audrey Diwan, qui coanimera la cérémonie, rendez-vous incontournable du cinéma français, devenue aussi ces dernières années une plateforme politique, permettant de remettre en lumière les questions de violences sexistes et sexuelles. Au micro de l’émission de France Inter, la réalisatrice de L’Evènement et membre du collectif 50/50 a été interrogée sur ce qu’elle attendait de la soirée, ainsi que sur les rumeurs d’une prise de paroles de l’actrice et réalisatrice Judith Godrèche, devenue l’une des porte-paroles de ce #MeToo français.

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“Cette parole a sa place dans la cérémonie. Je ne sais pas si elle [Judith Godrèche, ndlr] va s’exprimer demain soir [lors de la cérémonie des César, ndlr] mais honnêtement je l’espère (…). On est une industrie qui est en train de réfléchir sur ces questions et qui a besoin d’entendre”, Audrey Diwan. Le 21 février, plusieurs médias, dont BFM TV et 20 minutes, avaient annoncé une prise de parole de la part de l’actrice lors de la cérémonie, mais elle n’a pas été confirmée.

Pour rappel, début février, Judith Godrèche a porté plainte pour viols sur mineurs de moins de 15 ans contre de Benoît Jacquot, avec qui elle a vécu de ses 14 à 20 ans, et contre Jacques Doillon, pour viols sur mineurs – les faits auraient eu lieu en 1988, sur le tournage de La Fille de 15 ans. En médiatisant ces dépôts de plainte et ces affaires, l’actrice et cinéaste a ouvert un débat nécessaire sur le sujet des violences sexistes et sexuelles dans le cinéma français, longtemps resté tabou.

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Si le discours de cette dernière n’a pas encore été confirmé, une chose est sûre : aucune personne mise en cause pour des faits de violences quels qu’ils soient ne sera présente parmi les nommés.

Cette règle instaurée l’année dernière avait notamment conduit au retrait de l’acteur Sofiane Bennacer (Les Amandiers) de la liste des Révélations après le dépôt de deux plaintes pour viols et agressions sexuelles à son encontre.

Une décision qui avait fait du bruit, certains y voyant la condamnation abusive d’un tribunal médiatique qui s’affranchit de la justice. “Le problème est le choix des mots. Ce n’est pas excommunier, bannir. C’est écarter le temps que la justice fasse son travail”, nuance Audrey Diwan. 

Pour la réalisatrice et scénariste, les témoignages et les mesures prises mènent à une mutation positive de l’industrie cinématographique : “Sur le plateau il y a des questions qui se posent et qui ne se posaient pas avant. Les gens font attention les uns aux autres [cela est notamment dû à l’apparition de référents « violence sexistes et sexuelles » et de coordinateurs d’intimités, des rôles largement plébiscités par un communiqué de la CGT Spectacle, intitulé “Les violences, les silences, ça suffit » et publié ce 20 février, ndlr]. Et faire attention aux autres n’est pas le début d’une dérive.”

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À la protection doit s’ajouter une meilleure représentation des femmes – notamment des réalisatrices. Dans l’histoire de la cérémonie, seule une cinéaste a remporté le César de la meilleure réalisation : . Cette statistique basse pourrait être revue à la hausse après la cérémonie de vendredi, puisque trois femmes sont nommées (Justine Triet, Catherine Breillat et Jeanne Herry) contre deux hommes (Thomas Cailley et Cédric Kahn).

Une sélection qu’Audrey Diwan salue même si elle ne se réjouit pas : “Tant qu’on continuera à faire les comptes, à s’étonner, c’est qu’on y est pas complètement.” Elle en a toute de même profité pour féliciter le triomphe d’Anatomie d’une chute en France et à l’international (le film a notamment remporté deux Golden Globes, un BAFTA et est actuellement en course pour cinq Oscars) “ Il y a un phénomène incroyable autour du film. Il produit ce qu’une équipe de foot peut faire. On est tous derrière Justine Triet.” 

La cérémonie de vendredi sera diffusée en clair sur Canal+.

Image : (c) France Inter

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