Alice Guy : 6 raisons de découvrir cette pionnière du cinéma

Le nouvel épisode de mk2 Curiosity rend hommage à la cinéaste et pionnière trop vite oubliée Alice Guy-Blaché, en proposant de revoir son court-métrage « Matrimony’s speed limit ». L’occasion de revenir, en six points, sur sa carrière incroyable.


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Le nouvel épisode de mk2 Curiosity rend hommage à la cinéaste et pionnière trop vite oubliée Alice Guy-Blaché, en proposant gratuitement trois de ses courts-métrages. Pour l’occasion, on revient en six points sur sa carrière incroyable.

Qui se souvient d’Alice Guy-Blaché ? En 1894, cette Française a 21 ans quand Léon Gaumont l’embauche comme secrétaire. C’est le début d’une carrière impressionnante : d’abord opératrice de prise de vue, elle devient vite réalisatrice, et bientôt productrice parmi les plus influentes d’Amérique. Son œuvre novatrice et inspirante, réhabilitée dans le documentaire Be Natural de Pamela B. Green, est célébrée aujourd’hui et pour une semaine dans mk2 Curiosity. L’occasion de revenir sur les inventions de cette pionnière, souvent attribuées à ses assistants (comme Louis Feuillade, qu’elle embauche en 1905 chez Gaumont), voire à son mari.

fee

1.

En 1896, Alice Guy-Blaché écrit, réalise et produit La Fée aux choux, considéré comme l’un des premiers courts métrages de fiction, qu’elle tourne en marge de ses heures de travail sur la terrasse des bureaux Gaumont à Paris. 

phonoscene

2.

Grâce au Chronophone mis au point par Georges Demenÿ et industrialisé par Léon Gaumont, elle est la première réalisatrice à enregistrer des « phonoscènes », permettant de synchroniser le son d’un disque avec un film. Elle en a même tiré le premier making of de l’histoire du cinéma : Alice Guy enregistre une phonoscène (1905).

casting noir

3.

En 1912, Alice Guy-Blaché congédie les acteurs blancs de A Fool and His Money parce qu’ils refusent de tourner avec des acteurs noirs, et décide d’opter pour une distribution entièrement afro-américaine – la première de l’histoire.

feminism

4.

Dans ses Mémoires, le grand cinéaste russe Sergueï Eisenstein explique qu’il avait 8 ans lorsqu’il a vu Les Conséquences du féminisme (1906) d’Alice Guy-Blaché, qui l’a profondément marqué et dont il s’est inspiré pour dépeindre les rapports ironiques entre hommes et femmes dans Octobre (1928).

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5. 

Surimpressions, fondus, accélérés : dans La Naissance, la Vie et la Mort du Christ (1906), tenu pour le premier péplum français (25 tableaux, 300 figurants), elle expérimente pour la première fois des effets spéciaux modernes. Dans le tome 2 de son Histoire du cinéma (1947), Georges Sadoul attribue à tort le film à l’assistant d’Alice Guy-Blaché, Victorin Jasset.

SOLAX

6. 

En 1910, elle s’expatrie à New York et cofonde la Solax Company, devenant la première femme productrice de l’histoire du cinéma. Défricheuse, elle fait débuter des futures stars comme Bessie Love dans The Great Adventure (1918), qui sera ensuite l’héroïne d’Intolérance de D. W. Griffith.

D’autres films sont à découvrir sur mk2 Curiosity. 

Image de couverture : Alice Guy, 1896  © Apeda Studio New York — Collection Solax

Illustrations  © Jérémie Leroy