Comment faire naître une réplique culte ? Question pour le moins épineuse, à laquelle tentent de répondre les créateurs de la chaîne YouTube (et de blind-tests cinéphiles géniaux) Calmos, le temps d’une vidéo. Une seule réponse nous paraît valable : être (ou devenir) Michel Audiard.
Calmos fait ressembler Les Visiteurs 3 aux Adieux à la Reine
À travers l’analyse du film Les Tontons Flingueurs (1963), chef-d’œuvre culte pour toute une génération de cinéphiles, Hugo Alexandre et David Honnorat livrent des astuces à mettre entre les mains des scénaristes en herbe. Longtemps décrié par les cinéastes de la Nouvelle Vague, Michel Audiard s’est rapidement imposé comme un dialoguiste de talent, élevant l’écriture de joutes oratoires au rang d’art. Usant et abusant des accumulations, des euphémismes, des chiasmes, des métaphores, des allitérations – et d’innombrables autres figures de style -, des mélanges entre les niveaux de langue, ainsi que de multiples références littéraires bien senties, Audiard s’est fait maître de ce que les vidéastes nomment très justement « l’oxymore cinématographique ».
La vidéo revient sur les trois éléments clés qui font le sel des répliques d’Audiard : une maitrise irréprochable des nuances de la langue française, la compréhension de la psychologie des acteurs et l’élaboration d’un contexte narratif adéquat. Hugo Alexandre et David Honnorat font l’éloge du « bon mot », permis par la place laissée aux acteurs (le regretté Bernard Blier en tête), et qui repose sur la maîtrise du contraste, observable aussi bien à l’image (le clair-obscur caractéristique) qu’au cœur du texte.
Image (c) Gaumont Distribution
