Monia Chokri : « Avoir une structure où on apprend à aimer et à être aimé, c’est fondamental »

Après deux longs métrages mordants et survoltés, « La Femme de mon frère » en 2019 et « Babysitter » en 2022, Monia Chokri ralentit la cadence avec « Simple comme Sylvain » (sélectionné à Un certain regard à Cannes cette année). Dans cette romance délicate sublimée par une esthétique seventies léchée, une professeure de philosophie déjà en couple (Magalie Lépine-Blondeau) et un charpentier (Pierre-Yves Cardinal) tombent amoureux. La cinéaste québécoise y délivre une subtile réflexion sur le couple et le sentiment amoureux. À Paris, elle s’est confiée sur sa vision de l’amour avec une sincérité et une lucidité impressionnantes.


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« L’amour est la chose la plus importante du monde », disait le personnage d’Anne Dorval dans votre premier court métrage, Quelqu’un d’extraordinaire, en 2013. Vous êtes d’accord ?

Ça fait partie de mes obsessions. Avoir eu une structure où on a appris à aimer et à être aimé, c’est fondamental dans la construction d’un individu pour réussir à traverser les épreuves de la vie. C’est la base de tout. Et c’est un sujet inépuisable, surtout quand on est une femme parce qu’il a été moins exploité par l’écriture des femmes.

Dans quel environnement avez-vous grandi ?

J’ai eu de la chance. La Femme de mon frère est un hommage à l’amour que mes parents et mon frère m’ont conféré pour que je puisse être un être solide sur deux pattes. C’est ma chance absolue d’avoir été aimée enfant, d’avoir été soutenue. Ça m’a permis d’affronter le monde avec plus de facilité que si j’étais née dans un environnement plus hostile. J’ai passé une enfance assez joyeuse où on communiquait beaucoup. Mes parents et mon frère sont curieux, cultivés, on pouvait débattre de tout. Ce sont des gens qui ne sont pas snobs. On était capables de faire des choses très normales et, en même temps, mon frère peut te parler de Martin Heidegger. Mon environnement était aussi très éclectique. Mon père est tunisien, on allait en Tunisie l’été ; ou j’allais à la campagne au Québec dans ma famille.

Dans Simple comme Sylvain, vous racontez une histoire d’amour sans ironie ni sarcasme, ce qui n’est pas si commun aujourd’hui…

J’ai commencé à écrire le film en 2018. Je l’ai écrit pendant cinq ans à peu près, de manière hachurée. Au départ, le film était plus proche de l’humour de La Femme de mon frère [son premier long métrage sorti en 2019, ndlr], plus rentre-dedans. Puis il y a des choses que j’ai adoucies au tournage. J’ai sacrifié une forme de comédie cynique au profit de plus de tendresse et d’humanité, moins de jugement. Ce qui était très déstabilisant pour moi parce que je pense que l’humour est une manière de cacher sa fragilité.

L’esthétique du film, qui rappelle le cinéma des années 1970 avec ce grain particulier et ces couleurs chaudes, participe à cette douceur. Quelles étaient vos inspirations ?

Ma référence principale, c’était Robert Altman. Surtout Images [1973, ndlr] pour l’esthétisme et les couleurs, même si c’est un film d’horreur psychologique donc ça n’a rien à voir. J’ai beaucoup étudié son cinéma parce que j’avais envie d’un film tout en rondeur, moins découpé que mes autres films, avec un montage plus doux et une mise en scène plus emballée. Altman a cette qualité d’être toujours en mouvement. Si on observe bien le film, la caméra est rarement figée.

Vous utilisez beaucoup le zoom, qui vous permet de filmer les personnages de très loin. Qu’est-ce qui vous plaît dans cet effet ?

C’est un travail que j’avais commencé à explorer dans Quelqu’un d’extraordinaire, La Femme de mon frère et aussi dans Babysitter [son troisième long métrage, sorti en 2022, ndlr]. Là, j’avais vraiment envie que tout le film soit au zoom. Je l’imaginais comme un documentaire animalier, comme si j’allais observer des animaux en rut. J’avais aussi envie de laisser mes acteurs respirer dans l’espace, un peu à la John Cassavetes. Et puis j’aime le grain que crée le zoom.

Les dialogues se chevauchent, créent une forme de cacophonie, en écho aux personnages qui s’aiment mais peinent à communiquer. Comment travaillez-vous ces scènes avec les acteurs et actrices ?

C’est ma manière d’écrire, je trouve ça assez réaliste – quand vous êtes à un dîner ou à une fête, il y a toujours plusieurs couches de paroles qui se superposent. C’est un procédé qui se fait beaucoup au théâtre, notamment chez des dramaturges américains. Pour les acteurs, ça demande de la répétition, mais, comme c’est écrit au scénario, ils le savent. Ensuite je répète avec eux pour qu’ils comprennent ce qui est en majeur et en mineur dans le dialogue. Quand on filme un dialogue en champ-contrechamp, je ne les fais pas parler en même temps, je laisse parler l’un, puis l’autre, et c’est au montage que je les fais vivre ensemble. S’ils sont dans le même plan alors ils peuvent y aller, parler en même temps, mais ça leur demande une très grande concentration.

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Simple comme Sylvain

Magalie Lépine-Blondeau apparaissait déjà dans Quelqu’un d’extraordinaire et dans La Femme de mon frère. C’était évident de lui confier cette fois le rôle principal ?

Magalie, c’est ma meilleure amie, on est très proches. C’est une des premières personnes qui a lu le scénario, et elle m’a fait part de son désir de jouer le rôle. Je ne lui ai pas tout de suite offert, ça m’a pris une année, mais c’est vrai que je n’ai pas tellement imaginé d’autres actrices. Elle a à la fois cette sensualité, cette beauté et, dans son visage, quelque chose de l’ordre du romantisme. En même temps, c’est une vraie intellectuelle. Elle est très intelligente, très articulée. Souvent, le cliché, c’est qu’une femme intello est sèche ou pas belle. Je voulais montrer qu’il y a toutes sortes d’intellectuelles, dont certaines ravissantes.

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Pourquoi est-ce important pour vous de proposer de nouveaux modèles féminins ?

C’est vital. J’écris toujours en essayant d’être réaliste par rapport à ce que je vois des femmes. J’ai envie qu’elles se reconnaissent à l’écran, mais j’ai aussi envie que les hommes commencent à s’identifier aux femmes à l’écran. De manière classique, le personnage neutre, c’est un homme blanc dans la trentaine ou la quarantaine. Les femmes ont fait cet exercice de s’identifier aux hommes. Plus les personnages féminins vont être complexes, denses, plus elles vont avoir une pensée et ne seront pas juste des objets de désir, plus ça va se rééquilibrer dans le regard que les hommes portent sur les femmes et que les femmes portent sur elles-mêmes.

« Le couple est un système social et politique qui n’a pas grand-chose à voir avec l’amour. »

À travers vos films, vous avez d’abord en tête de bousculer les normes ?

Non, jamais. Tout ce que j’essaie de faire, c’est raconter une bonne histoire. Quand j’étais toute jeune, il fallait que j’écrive une saynète pour un conservatoire. J’avais dit à l’intervenant : « Je veux dire ça, voilà les thèmes que j’aimerais aborder… » Il m’a dit : « Concentre-toi sur le fait d’écrire une bonne histoire parce que tout ce que t’as dans la tête, tes enjeux, tes insécurités, tes fantasmes, tes valeurs vont se déployer dans ton écriture. Tu n’as pas besoin d’y penser, elles vont émaner. » J’essaie juste de raconter une bonne histoire en espérant que ça plaise aux gens, et, après, tout ce qui est autour va se déployer. Par la force des choses, comme je suis féministe, le film va forcément avoir une tangente féministe. Mais je n’ai pas la volonté ni de faire rire, ni d’émouvoir, ni d’être dans une controverse. Ça m’étonne même quand ça arrive.

Le thème de la maternité, et même de son refus, parcourt votre filmographie. Sophia fait part de son envie de ne pas avoir d’enfants dès le début du film, déclarant : « Avoir des enfants à cette époque, quelle angoisse ! » Paradoxalement, elle est entourée de femmes qui en ont. Pourquoi ce thème vous obsède-t-il ?

D’abord parce que je n’ai pas d’enfants. Maintenant j’ai 41 ans, on va finir par me lâcher avec ça. Mais, quand j’étais en couple de 28 à 38 ans, on me demandait tout le temps si on voulait des enfants et quand on allait en avoir. On ne posait jamais la question à mon ex. Je trouvais ça injuste. C’est un thème qui m’obsède parce que ça fait partie de l’expérience d’une femme d’en avoir ou pas. Je n’ai jamais senti que j’étais vraiment dans cette envie. Peut-être parce que je crée… Création, procréation, les mots sont proches. Je suis peut-être un peu cynique, mais j’ai l’impression que ça contraint plus que ça libère. C’est très beau d’avoir un enfant, mais ce n’est pas donné à tout le monde, et il ne faut pas se forcer à en avoir pour répondre à des critères sociaux. Je ne jugerai jamais quelqu’un qui fait un enfant, je comprends tellement cette envie de créer du sens. Mais c’est juste que, bon, les océans brûlent…

Sophia et Sylvain viennent d’univers opposés : elle d’une classe bourgeoise, lui d’un milieu plus populaire. Vous mettez en scène leur couple comme une structure difficilement détachable du cadre dans lequel ils évoluent. Pourquoi ?

Le couple est un système social et politique qui n’a pas grand-chose à voir avec l’amour. C’est assez récent que l’amour soit intégré au système. Mais les statistiques sont claires : seuls 6 % des couples viennent de milieux différents, car ils ne peuvent exister qu’avec l’approbation de leurs environnement, famille, amis. Ils ont besoin d’un environnement social pour évoluer. Deux personnes qui s’aiment mais qui s’isolent, ce n’est pas un couple.

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En parallèle de cette histoire d’amour passionnée, l’héroïne enseigne la philosophie, particulièrement comment celle-ci a étudié l’amour à travers les théories de Platon, Baruch Spinoza, Arthur Schopenhauer, Vladimir Jankélévitch et bell hooks. Comment avez-vous pensé ce fil rouge ?

Quand j’ai commencé à écrire le film, je me suis dit que j’allais lire sur les théories de l’amour. Beaucoup d’anthropologues ou de sociologues ont traité le sujet, mais c’est un peu de la psychologie de comptoir. Je me suis tournée vers les philosophes pour me rendre compte qu’en fait, en philosophie, le sujet de l’amour a été très peu traité parce que considéré comme un sujet qui appartenait à la littérature. Les philosophes qu’on entend dans le film sont à peu près tous ceux qui ont traité d’amour. J’ai trouvé que ça faisait une structure assez simple mais intéressante : voici une théorie sur l’amour, et voici comment le personnage va l’appliquer dans sa vie. C’est l’ultime bataille du personnage de Sophia : être en conflit constant entre son corps et sa tête. C’est la bataille de bien des gens. Beaucoup de femmes m’ont dit : « J’ai eu mon Sylvain. » Ça en dit long sur le fait qu’il y a cette incapacité à résister, que le corps appelle quelque chose que l’esprit n’arrive pas à assumer. On ne sait pas exactement ce qui est inné ou acquis dans notre rapport au désir. C’est aussi la réflexion du film. Comment fonctionne le couple ? l’amour ? L’amour a-t-il besoin du désir pour subsister ? La passion, est-ce vraiment de l’amour ?

Le film contient plusieurs scènes de sexe, filmées de manière très sensuelle. Comment les avez-vous imaginées ?

Comme des scènes d’action ou des scènes de dialogues, c’est-à-dire des scènes qui font évoluer la dramaturgie du film. Ça ne m’intéresse pas de filmer les corps. Le sexe pour le sexe, ça ne raconte rien. Avec Sylvain, il y a quatre scènes, donc il fallait que ça raconte des choses différentes pour éviter la redite. Il y avait une autre contrainte, je ne voulais pas montrer le corps de mon actrice. Quand je vais au cinéma et qu’il y a des scènes de nudité, je suis très parasitée par le corps. Je ne voulais pas qu’on sorte de l’histoire par l’observation du corps de mes acteurs.

À Cannes, à la fin de la projection de votre film, vous avez fait un discours très engagé sur la responsabilité. En tant que cinéaste, que pensez-vous porter ?

Quand on a une voix, un espace médiatique, on a une responsabilité. Les gens n’aiment pas entendre ça, ils se disent qu’il faut qu’ils se surveillent, qu’on ne peut plus rien dire. Mais il y a des gens qui admirent notre travail, qui nous suivent, qui nous écoutent, donc, oui, on a une responsabilité. On a une liberté, très large d’ailleurs, on peut tout dire, mais il faut le faire dans le respect des autres. Dans les images qu’on crée, on doit aussi avoir une forme de discernement.

 Vous avez aussi déclaré être heureuse d’avoir fait ce film « dans la bienveillance, l’amour et le respect, entourée d’amis précieux que [vous] admirez et qui font de [vous] une meilleure personne ». Qu’est-ce que cela apporte à un film, de le faire entre amis ?

Je n’aime pas parler de manière superficielle avec les gens, j’aime tout de suite parler de l’intimité. C’est peut-être un défaut, peut-être que je ne me protège pas assez, mais on est dans des métiers de création, donc on fait appel à notre sensibilité. Connaître les personnes, c’est aussi un facilitateur de travail. Comme je passe du temps avec eux, j’aime mieux que ça soit mes amis !

Quelle place occupent les amitiés féminines dans votre vie ?

Elles sont assez présentes. J’ai toujours aimé la présence des femmes. Je les trouve intéressantes, sensibles. C’est un cliché de dire que les femmes entre elles sont rivales ou qu’elles se crêpent le chignon. Ce n’est pas l’expérience que j’ai de mes rapports avec les femmes. Avec mes amies, on s’encourage, on s’aime. Ce sont des rapports précieux et profonds.

Et dans votre travail ?

Au Québec, les femmes cinéastes sont très solidaires. On se suit, on s’encourage, on se félicite, on voit nos films respectifs. En France aussi. Les cinéastes avec qui j’ai le plus de contacts sont des femmes : Rebecca Zlotowski, Audrey Diwan, Valérie Donzelli, Justine Triet, Géraldine Nakache… Ce sont des femmes qui me soutiennent et que je soutiens. Je peux nommer plus de femmes avec qui j’échange, et qui s’entraident, que d’hommes.

« Au Québec, on n’accepte pas la domination sur les plateaux »

À Cannes, vous avez aussi plaidé pour une redéfinition de la notion de génie dans l’industrie du cinéma, en expliquant que notre société a tendance à excuser, à travers cette notion, les abus et humiliations…

J’ai fait ce discours parce que j’avais eu vent de la tribune coécrite par Ariane Labed [publiée dans Libération le 16 mai dernier à la suite de la présence de Johnny Depp au Festival, qui a été accusé de violences conjugales par son ex-épouse, Amber Heard, donnant lieu à un procès très médiatisé en 2022. Les cent vingt-trois signataires dénoncent la complicité du cinéma français avec les agresseurs, ndlr]. Il y avait aussi la lettre d’Adèle Haenel [publiée dans Télérama le 10 mai dernier, dans laquelle l’actrice française annonçait arrêter le cinéma à cause de la complaisance de ce milieu envers les agresseurs, ndlr]. Je ne pouvais pas ne pas m’exprimer sur le sujet. Je viens d’une nation qui est un peu plus avancée dans les rapports de domination. J’aime mieux parler de rapports de domination que de rapports hommes-femmes. Ça me semble plus juste, parce qu’une femme peut aussi avoir des comportements dominateurs et destructeurs.

C’est le rapport au pouvoir qui est problématique. Mais, au Québec, dans mon domaine, on n’accepte pas les comportements agressifs ou dominateurs sur les plateaux. En France, c’est encore très présent, et c’est lié à cette notion de génie. Il faut arrêter de donner du crédit à quelqu’un parce qu’il a du pouvoir ou de le laisser nous hurler dessus parce que par la suite il va avoir une bonne idée. On peut avoir de bonnes idées en étant dans le respect. J’ai observé que, dans la vie, pas dans mon métier, si je me mets en colère, ça vient souvent d’un endroit où je ne suis pas bien moi. C’est la même chose sur les plateaux. Quand j’ai vu des gens être en colère, parallèlement il y avait un manque de préparation ou un manque de confiance en soi. Mais ce n’est pas aux autres de subir ça.

Quel regard portez-vous sur la dichotomie artiste/muse ?

La muse reste un objet de désir, mais est-ce que ça existe encore ? On a de belles histoires d’amour avec les acteurs qu’on rencontre, pas physiquement, mais créativement. Quand je tourne avec mes acteurs, je les aime, j’ai envie de les filmer, je suis inspirée. Nadia [Tereszkiewicz, qui tenait le rôle principal dans Babysitter, ndlr] par exemple. C’est devenu une de mes meilleures amies, mais c’est aussi une actrice que j’ai vue se déployer depuis qu’elle est toute jeune. Patrick Hivon, avec qui j’ai fait deux films [La Femme de mon frère et Babysitter, ndlr], j’aurais pu le regarder pendant des heures. C’est presque un sentiment amoureux sans l’être, c’est assez beau.

Vous nous invitez à repenser cette notion de génie en mettant plutôt en avant la bienveillance, l’empathie, la douceur, des qualités souvent vues comme féminines…

Les qualités n’ont pas de sexe, mais ça sied à certaines personnes de penser que oui. Une femme ne devrait pas hausser le ton, elle devrait être compréhensive, maternelle. Ça vient avec les qualités de bienveillance, de compréhension de l’autre, de pardon… Mais c’est encore un truc con pour dominer, ça contraint les femmes. C’est injuste parce qu’on est des êtres humains. Un homme a aussi le droit d’être fragile, bienveillant, de pleurer.

Aujourd’hui, qu’est-ce que vous faites primer dans vos choix professionnels ?

Les êtres humains. Je génère mon travail, donc ce qui est important c’est que je sois dans la sincérité. Je veux m’entourer de personnes sincères, sûres d’elles, douces, bienveillantes. C’est un mot qu’on trouve galvaudé, moi je le trouve important. Je veux de la joie, la vie est trop courte. C’est pour ça que j’aime des gens comme Éric Toledano et Olivier Nakache [les réalisateurs d’Intouchables (2011), Hors normes (2019) et Une année difficile, qui sort le 18 octobre, ndlr]. Ils ne sont pas prétentieux. J’ai envie qu’on fasse des films profonds sans devoir être désagréable avec tout le monde.

Simple comme Sylvain de Monia Chokri, Memento (1 h 50), sortie le 8 novembre

Photographie : Emma Birski pour TROISCOULEURS