Inspiré d’une situation réellement vécue par Teddy Lussi-Modeste (réalisateur de Jimmy Rivière et Le Prix du succès, mais aussi professeur de lettres au collège), ce thriller haletant, coécrit avec Audrey Diwan, décrit le tourbillon qui s’abat sur un enseignant accusé à tort de harcèlement. Jeune prof idéaliste qui cherche à rendre son cours de lettres vivant et participatif, Julien (François Civil) voit en effet ses paroles être mal interprétées par une élève et se retrouve menacé par le frère aîné de cette dernière…
Particulièrement subtil dans sa mécanique narrative, le film met en exergue les défaillances d’une institution scolaire dépassée par les événements et qui se révèle incapable d’écouter la parole des enseignants comme des élèves. Si Julien demande le soutien de sa hiérarchie, les injonctions contradictoires auxquelles est soumis le chef d’établissement ne font ainsi qu’envenimer les choses.
Refusant de condamner ses personnages et montrant comment chacun devient au contraire victime d’une situation inextricable, le cinéaste souligne la détresse du monde éducatif, mais laisse entendre, au bout d’une tension suffocante, qu’un infime espoir d’amélioration demeure.
Pas de vagues de Teddy Lussi-Modeste, Ad Vitam (1 h 31), sortie le 27 mars.