“Le Théorème de Marguerite” d’Anna Novion : la logique des sentiments

[CRITIQUE] Le troisième long métrage d’Anna Novion dessine un personnage de jeune mathématicienne sensible qui décide de tout plaquer après un échec. Le résultat s’impose comme une palpitante quête existentielle dans le Paris contemporain, qui fait rayonner Ella Rumpf.


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Désireuse de filmer un haut lieu du savoir scientifique tout en suivant une héroïne en décalage émotionnel avec son environnement, Anna Novion (révélée en 2008 avec Les Grandes Personnes) a imaginé l’histoire de Marguerite, brillante élève sur le point de terminer une thèse de mathématiques à l’École normale supérieure. Mais la jeune femme de 25 ans va commettre une erreur de calcul qui remet en cause ses certitudes et la pousse à quitter l’école contre l’avis général.

Emménageant dans un quartier de Paris inconnu pour elle, Marguerite recommence sa vie à zéro, mais applique toujours à son existence un regard méthodique de mathématicienne. Il en résulte un captivant film initiatique qui brasse différents genres, du thriller mental à la comédie romantique, pour mieux nous attacher à cette protagoniste rebelle qui bataille pour son indépendance intellectuelle.

S’appuyant sur une distribution dans laquelle trône la vibrante Ella Rumpf et où se distinguent aussi Julien Frison, Jean-Pierre Darroussin ou Sonia Bonny, la cinéaste rend les mathématiques étrangement organiques et transforme ce récit scientifique en séduisante épopée sensorielle. 

Le Théorème de Marguerite d’Anna Novion, Pyramide (1 h 52), sortie le 1er novembre.