« Dalva » d’Emmanuelle Nicot : vers la lumière

Porté par la toute jeune et prometteuse Zelda Samson, le premier long métrage d’Emmanuelle Nicot ose aborder les difficiles sujets de l’inceste et de l’emprise et préfère, à la noirceur de son point de départ, la lumière d’une possible reconstruction en apprenant à tisser des relations bienveillantes.


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Si l’on devait résumer Dalva, ce serait un regard. Un regard jeune et frondeur, soutenu par d’épais sourcils plissés par la colère ou la méfiance. Celui de Zelda Samson, qui est de tous les plans ou presque du premier long métrage d’Emmanuelle Nicot, et qui incarne avec un talent fou et une présence magnétique la Dalva du titre. À 12 ans, la jeune fille s’habille, se comporte et se pense comme une femme adulte. Parce que son père, qui abuse d’elle, le lui a demandé. Au début du film, la jeune ado est arrachée à lui lors d’une descente de police chez eux, avant d’être envoyée dans un foyer pour l’écarter de l’emprise de celui qu’elle pense aimer comme un amant, à un âge où c’est le premier baiser dans la cour de récré qui devrait être l’enjeu…

Emmanuelle Nicot ne cherche pas à explorer l’horreur de l’inceste, mais plutôt le chemin qui mène vers la lumière, alors que Dalva découvre au foyer les joies du soutien sans contrepartie et de l’amitié indéfectible.

La cinéaste croit fort en la résilience de l’être humain et préfère, au voyeurisme et à la tourmente, la reconstruction et une possible libération. Et c’est sûrement ce qu’il y a de plus beau dans cette première œuvre parfois un peu trop mécanique pour bouleverser totalement : cette croyance en la capacité d’un regard à tout surmonter.

Dalva d’Emmanuelle Nicot, Diaphana (1 h 20), sortie le 22 mars

Images (c) Caroline Guimbal/Helicotronc/Tripode Productions