La revue britannique Little White Lies a publié un nouveau supercut dans sa série d’analyse de remakes chapeautée par Leigh Singer. En moins de dix minutes, on décèle les différences flagrantes entre le traitement du personnage de Tom Ripley interprété par Alain Delon dans Plein Soleil de René Clément et celui incarné par Matt Damon dans Le Talentueux Mr Ripley d’Anthony Minghella.
Après l’analyse des deux versions de Psychose (ici) et de Suspiria (ici), Little White Lies continue d’explorer les occurrences et les disparités qui séparent ou relient des œuvres à leurs adaptations à travers l’exemple du roman Monsieur Ripley, publié en 1955 et écrit par la très célèbre autrice de thrillers à suspens Patricia Highsmith (à qui l’on doit aussi le magnifique roman Carol, adapté au cinéma par Todd Haynes en 2015). Premier roman d’une saga littéraire suivant le personnage de Tom Ripley (Ripley et les Ombres ; Ripley s’amuse ; Sur les pas de Ripley et Ripley entre deux eaux), Monsieur Ripley raconte l’histoire d’un jeune prolétaire s’immisçant dans la vie d’une famille bourgeoise en usant de son charme et de son intelligence pour les manipuler.
Un personnage troublant et fascinant, incarné par de grands acteurs tels que John Malkovich dans Ripley’s Game – réalisé par Liliana Cavani et sorti en 2002 – ou encore Dennis Hopper dans L’Ami américain (1977) de Wim Wenders. Mais lorsqu’on évoque le nom de Tom Ripley, c’est davantage le visage séducteur d’Alain Delon dans Plein Soleil qui nous vient à l’esprit ou celui plus anxieux de Matt Damon dans Le Talentueux Mr Ripley, la version réalisée par Anthony Minghella. Ce supercut pointe du doigt les différences notables du personnage entre les deux versions afin de souligner les intentions distinctes des deux films. Dans Plein Soleil, Tom Ripley est un être narcissique et séducteur alors que dans Le Talentueux Mr Ripley, il est vulnérable et se cherche en tant qu’individu. « Je ne voulais pas faire un film autour d’un homme qui tue sans scrupules. Ça ne m’intéresse pas« , confiait Anthony Minghella cité dans la vidéo. Une manière bien originale de se réapproprier le classique de René Clément :
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Esteban Jimenez