Valérie Donzelli est la rédactrice en chef du jour de TROISCOULEURS. Film, livre, BD : tout au long de la journée, la réalisatrice de La Guerre est déclarée et Notre dame vous donne ses conseils de déconfinement. On commence avec Les Grands espaces, une BD organique et sensorielle où s’accordent l’art et nature.
Le mot de Valérie Donzelli: « Cette BD est géniale. Catherine Meurisse évoque l’histoire de ses parents qui se sont installés en campagne et qui ont été des sortes de résistants à la culture de masse. C’est une bouffée d’oxygène »
Après La Légèreté, un album sur la résilience dans lequel elle évoquait les attentats du 7 janvier 2015 et la fusillade dans les locaux de Charlie Hebdo, où elle a été dessinatrice pendant 10 ans, Catherine Meurisse signait en 2018 Les Grands espaces, une ode exaltante à la nature et à l’art comme second souffle. Largement autobiographique, la BD s’enracine dans le Poitou natal de l’autrice, et raconte la redécouverte d’une simplicité oubliée dans le tumulte de la ville, la frénésie de la surconsommation. D’un trait enfantin, bucolique, c’est un petit jardin idyllique qui se forme case après case de façon presque impressionniste -Catherine Meurisse a expliqué que pour former cet herbier poétique, dessiner les pétales et les insectes, elle s’est inspirée des planches de botanique du XVIIIe siècle. Une innocence qui s’accorde avec une réflexion écologique aiguillée : par des traits d’humour saillants, la BD met en place tout un imaginaire de la fin du monde, accélérée par l’utilisation des pesticides, l’urbanisation qui grignotent les champs, le productivisme mortifère.
Le livre est publié aux Editions Dargaud.
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