« La seule image des Syriens gays, c’est celle donnée par Daech. » Pour les organisateurs du concours Mr Gay Syria, il s’agit avant tout d’offrir enfin un porte-parole à une communauté gay absolument invisible, contrainte de se réunir clandestinement par peur des agressions homophobes en tout genre. Mais leur ambition ne s’arrête pas là : l’heureux élu aura en effet l’occasion d’être le premier à représenter son pays au concours mondial, organisé à Malte… voire d’obtenir un visa lui permettant d’aller s’installer en Allemagne, sous des cieux plus cléments.
Husein et Mahmoud, qui ont dû s’exiler en Turquie pour préserver leur vie, font partie des candidats… La réalisatrice turque Ayşe Toprak suit ce périple de part en part, dépeignant un véritable groupuscule de résistants pour lequel chaque paillette est politique. Ce qui bouleverse, c’est l’infinie tristesse que tentent de dissimuler les nombreux héros du film sous les sourires de façade et les artifices.
Chéries-chéris: plus militant que jamais
Loin d’être une success story, Un visa pour la liberté. Mr Gay Syria déchire le cœur : il montre que la liberté d’aimer et celle de se déplacer sont des denrées rares, pour lesquels tout une vie ne suffit parfois pas à se battre.
Un visa pour la liberté. Mr Gay Syria d’Ayşe Toprak, Outplay (1 h 28), sortie le 11 mai
Image: © Outplay Films