TROISCOULEURS, le retour : retrouvez notre tout nouveau numéro en ligne et dans tous les mk2

Marion Cotillard en impose en couverture de notre nouveau numéro, qu’on a eu beaucoup de plaisir à fabriquer après des mois qui ont paru une éternité.


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EDITO –  « So… May we start ? » Cette réplique qui ouvre Annette de Leos Carax, film en couverture de ce nouveau numéro, sonne pas mal dans notre bouillonnement actuel. Alors, c’est bon, on peut vraiment recommencer ? Avec la fermeture des salles de cinéma, on n’avait pas imprimé de TROISCOULEURS depuis le mois d’octobre.

Placés dans une sorte de purgatoire, les films eux-mêmes semblaient trépigner d’impatience. Ceux qu’on a choisi de mettre en avant sont tous traversés par une ferme volonté d’exploser les narrations ronron. Au fond, c’est comme si ces cinéastes s’étaient passé le mot : OK, on recommence, mais ce n’est pas pour vous servir des récits bien confort, bien rassurants, même si on reste limpides et ludiques.

Annette est ainsi aussi musicalement entraînant que glaçant, Benedetta de Paul Verhoeven – pourtant tourné en 2018 – surprend comme grandiose et farcesque catharsis de la pandémie, quand Titane de Julia Ducournau apparaît comme ce bel et monstrueux engin roulant sans airbag vers un futur cyborg. Mais ce qui réunit aussi nos films préférés de l’été, c’est qu’ils sont peuplés de fantômes.

Annette d’abord, mais aussi Le Soupir des vagues de Kôji Fukada, Bergman Island de Mia Hansen-Løve, de Julie Delpy, Drive My Car de Ryūsuke Hamaguchi… Les spectres de ces films sont comme des rappels furtifs et inquiets à la mémoire. À l’heure où le cinéma est enfin autorisé à recommencer, ils nous disent qu’on ne doit pas oublier ce qu’a subi ces derniers temps le secteur de la culture, et ils se manifestent comme font les films : en nous veillant, en nous hantant, en nous remobilisant.

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