- Article
- 5 min
Touch Me Not d’Adina Pintilie : harcorps
- Josephine Leroy
- 2018-10-31
Les frontières du corps et du désir sont mouvantes dans cet ovni expérimental réalisé par la Roumaine Adina Pintilie et récompensé par l’Ours d’or à la dernière Berlinale. Inspiré par le vécu des acteurs (professionnels ou non), Touch Me Not déploie une galerie de personnages complexes. Dans ce qui ressemble à une clinique, et sous une lumière blanche agressive, le timide Tómas, dont tous les poils du corps sont tombés à l’adolescence, et Christian, un handicapé atteint d’atrophie musculaire qui lui confie ses pratiques sexuelles, se lient d’amitié lors d’une thérapie d’initiation au toucher. Laura, elle, est rétive aux contacts physiques. Entre autres rencontres (notamment un coach qui l’incite à crier pour exprimer sa colère), Hanna (une escort trans qui libère sa féminité par son travail) l’aide à décrypter ses blocages dans un appartement sans âme. Si ses images sont parfois crues, Pintilie pointe nos propres limites et aborde le corps – dans la scène d’ouverture, la caméra longe lentement et en très gros plan celui d’un homme nu – comme une exploratrice qui découvre un territoire secret.
d’Adina Pintilie
Nour Films (2 h 05)
Sortie le 31 octobre