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“Tilda Swinton, le geste et le genre” : portrait d’une artiste caméléon

  • Enora Abry
  • 2023-10-31

Dans son nouveau documentaire, Pierre-Paul Puljiz tente de saisir tous les aspects de la vie de l'actrice, toujours imprévisible.

80 films au compteur et pourtant, Tilda Swinton ne se considère pas comme une actrice. Elle préfère le terme “d’artiste modèle”, puisqu’elle n’est qu’un objet parmi d’autres dans la largeur des plans des réalisateurs. Simplement vêtue de noir dans une pièce blanche, face caméra, elle revient sur les moments les plus importants de sa carrière.

Non, elle ne citera pas son rôle de sorcière dans Narnia, ni celui de maître dans Doctor Strange - l’obtention d’un Oscar en 2008 pour Michael Clayton est à peine évoqué -, mais elle s’épanche longuement sur ses premières créations, nées de son amitié avec l’artiste multi-casquette britannique Derek Jarman. “Cette rencontre, c’était le début du reste de ma vie.” Grâce à lui, celle qui ne voulait pas être actrice en arrivant à Londres au milieu des années 1980 a compris qu’elle pouvait “faire” du cinéma, penser chaque image en collaboration avec une équipe.

Ensemble ils ont fait Caravaggio (1986), The Garden (1990) et une multitude d'autres films plus ou moins expérimentaux, sur du 35mm ou du Super8, avec ou sans script, selon leurs humeurs. Autant de créations méconnues que Pierre-Paul Puljiz nous invite à découvrir grâce à des images d'archives.

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Après la mort de Jarman en 1994, Tilda Swinton s’est composée une nouvelle famille d’artistes avec qui elle peut partager cette “Jarmania”, cette folle envie de créer à plusieurs. On y retrouve des cinéastes (West Anderson, Bong Joon-ho, Jim Jarmusch ou Joanna Hogg - qui l'a faite jouer dans son merveilleux diptyque The Souvenir), mais aussi des créateurs de modes et des performeurs (Haider Ackermann, Olivier Saillard). Chez elle, tous les arts communiquent et sont nourris à leur tour par son engagement (défense des droits des communautés LGBTQIA+, notamment). Mode, cinéma, improvisation, politique… Voilà peut-être la recette de son jeu “hypnotique”.

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Tilda Swinton, Le Geste et le Genre de Pierre-Paul Puljiz, Tamara Films (52 min), diffusion le 15 novembre sur Ciné+ Club.  

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