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« The Fortress » : une série dystopique à voir d’urgence sur Canal+

  • Margaux Baralon
  • 2024-08-30

[CRITIQUE] [PETIT ÉCRAN] En imaginant une Norvège barricadée, soudainement frappée par un mystérieux virus, cette série dystopique mêle habilement inquiétudes climatiques, épidémiologiques et politiques. Couronnée du Prix du scénario au festival Séries Mania en 2023, elle s’appuie aussi sur un excellent casting.

Il en faut peu pour que la démocratie devienne dictature, tout aussi peu pour qu’une forteresse se mue en prison. Voilà le postulat de The Fortress, création norvégienne qui nous transporte en quelques minutes en 2037. Les bouleversements climatiques, les guerres et les maladies ont précipité le monde entier, Occident compris, dans le chaos. La Norvège a donc décidé de bâtir un mur pour se prémunir de toute invasion, et traite les bactéries comme les réfugiés : sans état d’âme. Voilà pour le prologue efficace.

On retrouve ensuite un pays paradisiaque, le dernier à pouvoir offrir des tomates fraîches et du poisson à ses habitants. À ses portes, un immense camp d’exilés. À sa tête, un Premier ministre dont le protectionnisme n’est que le cache-sexe du nationalisme débridé. Jusqu’au jour où un virus transmis des saumons aux humains fait vaciller l’édifice.

L’intelligence de The Fortress est de parvenir à brasser tous ces sujets et plusieurs genres sans se perdre, avec une cohérence scénaristique impressionnante qui mêle thriller, anticipation, espionnage et catastrophe. La série les aborde par le prisme d’une myriade de personnages passionnants, de la scientifique opiniâtre dont l’éthique se heurte aux intérêts politiques, jusqu’à la très jeune conseillère du Premier ministre chargé de ses discours (l’excellente Eili Harboe, déjà conseillère en communication dans la dernière saison de Succession), en passant par un migrant britannique (Russell Tovey, aperçu dans la série Years and Years, prouve ici que les dystopies lui vont comme un gant).

Mais les sept épisodes haletants, imaginés avant le Covid-19, frappent aussi par leur justesse. En ces temps post-Brexit de flambée des nationalismes européens, The Fortress est étonnamment (et inconfortablement) proche de la réalité.

disponible sur Canal+

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