Dans le showcase auquel a assisté Carlos López Estrada, ados et post-ados improvisaient des slams sur leur quotidien dans la tentaculaire L.A., brassant leurs idéaux et leurs embrouilles de tous les jours, allant de leurs rêves de musique jusqu’au manque de bons cheeseburgers, tout ça sur fond de gentrification, de LGBTQphobie ou de grossophobie. Si dans le film on a parfois la sensation d’un enchaînement de morceaux de bravoure un peu convenus, la fougue et la profusion de la mise en scène font vite oublier ce sentiment.
Bouillonnant d’énergie, s’inspirant des états d’âme speed et épidermiques des poètes mais aussi, dans la forme même, de la musicalité de leur prose, Summertime donne l’impression d’une traversée express et joyeusement foutraque de L.A. Chaque personnage a son petit moment, aussi court soit-il, et le cinéaste et la bande de comédiennes et de comédiens parviennent à les faire tous exister à l’écran, à force de drôlerie, de vitalité et de sincérité.
Summertime de Carlos López Estrada, Metropolitan FilmExport (1 h 35), sortie le 15 septembre