À écouter : l’envoûtante bande originale de Spencer composée par Jonny Greenwood

Projeté à Venise début septembre et prochainement visible sur Amazon Prime, le biopic de Pablo Larraín sur Lady Di. se dévoile un peu plus à travers quatorze titres imaginés par le guitariste et multi-instrumentiste de Radiohead.


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En parallèle de son activité au sein du groupe phare mené par , Jonny Greenwood est devenu en quelques années seulement un compositeur renommé de musique pour le cinéma. Collaborateur notable du cinéaste Paul Thomas Anderson – pour qui il a signé la bande originale de There Will Be Blood (2007), The Master (2012), Inherent Vice (2014), Phantom Thread (2017) et même, le temps d’un morceau, de Licorice Pizza (en salles le 5 janvier prochain)–, ses mélodies obsédantes se font également entendre chez Lynne Ramsay dans We Need to Talk About Kevin (2011) et A Beautiful Day (2017).

En attendant de découvrir son travail chez Jane Campion pour le très attendu The Power of the Dog, il est désormais possible d’écouter les quatorze titres de la bande originale de Spencer via Spotify. Au programme : un voyage tumultueux au cœur de la psyché tourmentée de la princesse Diana (campée à l’écran par Kristen Stewart), dont la singularité incarnait un certain renouveau dans les traditions de la famille royale. Greenwood détourne ainsi les sons caractéristiques des clavecins dans un surprenant ballet musical sous tension.

Une singularité que Jonny Greenwood (récemment interrogé par NME) a tenté d’insuffler au cœur de la musique du film, pour épouser le côté rebelle et moderne de la princesse : « J’ai expliqué à Pablo (Larraín) qu’il y a beaucoup d’idées préconçues rattachées à la musique classique dans les films sur la famille royale […]. J’ai regardé quelques films de ce genre, qui étaient pleins de plans larges de Buckingham Palace, avec des cornes de fanfare et des clavecins tintant par-dessus. Je voulais plutôt souligner à quel point la princesse Diana était chaotique et haute en couleurs, au milieu de toute cette tradition baroque. »

On ne peut qu’espérer du film qu’il soit à l’image de cette bande originale : libre et radical.

Image (c) Pablo Larraín, DCM