« Silo » : une série métaphysique à ne pas manquer sur Apple TV+

Dans cette haletante fiction postapocalyptique, une mécanicienne surdouée enquête sur un silo qui abrite les dix mille derniers survivants de l’espèce humaine. Servie par une esthétique rétrofuturiste soignée, la série est aussi une dissection précise des inégalités et des rapports de pouvoir par temps de crise.


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Après Severance, qui explorait la violence du monde du travail, et Hello Tomorrow!, satire grinçante du quotidien d’un VRP, la plateforme Apple TV+ creuse encore le sillon de la science-fiction rétrofuturiste. La série Silo juxtapose, elle aussi, une esthétique vintage – en l’occurrence, les teintes marron vert rappellent les désastres esthétiques des années 1970 – et une intrigue située dans un futur proche. Adaptée de romans publiés par Hugh Howey à partir de 2011, Silo imagine la vie des dix mille derniers êtres humains sur Terre. Ou plutôt dessous, puisqu’ils vivent dans le silo du titre, immense construction enfouie. La seule image du monde extérieur, totalement dévasté, est fournie par une caméra. Toute personne contrainte à sortir du silo ou qui en exprime la volonté est condamnée à mourir étouffée juste après avoir nettoyé ladite caméra.

« Severance » : double je

Forcément, quelque chose ne tourne pas rond dans ces immenses escaliers en colimaçon. Un shérif, sa femme et une mécanicienne surdouée, Juliette, vont tour à tour tenter de percer son mystère. Là où Severance et Hello Tomorrow! arrosaient le capitalisme forcené de vitriol, Silo reprend des ingrédients classiques de la science-fiction post-apocalyptique en s’intéressant de plus près aux obsessions sécuritaires et à la tentation de l’autoritarisme lorsque le monde s’écroule, mais aussi à l’importance de la mémoire et de la transmission. En dix épisodes haletants, la série parvient à la fois à embrasser efficacement la grammaire sérielle et à se réserver des pas de côté, tant dans sa construction que dans l’écriture de ses personnages, plus originaux qu’ils y paraissent au premier abord. Elle doit aussi beaucoup à son actrice principale, la Suédoise Rebecca Ferguson, tout en puissance élégante.

disponible sur Apple TV+

Image (c) Apple TV+