5 films qui nous parlent en silence

Depuis l’invention du parlant, ça palabre dans le septième art. Mais quelques longs métrages font de la résistance. C’est le cas du nouveau film de Pablo Berger, « Mon ami robot » (en salles le 27 décembre), dans lequel un chien et un robot vivent une tonitruante et déchirante histoire d’amitié, sans un mot. Alors, que nous raconte le silence ?


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The Tribe de Myroslav Slaboshpytskiy (2014)

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Film sans paroles, The Tribe (2014) de l’Ukrainien Myroslav Slaboshpytskiy ? Ce n’est pas tout à fait vrai. S’il n’y a pas de dialogues audibles, la communication et les échanges sont cependant bien présents : ils passent par le langage des signes. Racontant un réseau de prostitution au sein d’un internat spécialisé, le film nous plonge avec fracas dans le monde du silence de ces élèves malentendants et/ou muets, sans sous-titres ni voix off. L’occasion de revenir à l’une des bases du cinéma depuis sa création : comprendre, c’est avant tout faire l’effort de regarder.

Le Bal d’Ettore Scola (1983)

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Avec La Bête dans la jungle (2023), Patric Chiha retraçait vingt-cinq années, de 1979 à 2004, sans bouger d’une boîte de nuit. Quarante ans avant lui, c’était Ettore Scola qui proposait déjà un concept plus ou moins similaire avec Le Bal (1983). Dans une salle de bal, le cinéaste revenait sur l’histoire de la France et des Français des années 1930 jusqu’aux eighties, de la musette au disco, en passant par l’arrivée du jazz, Mai 68 ou la Seconde Guerre mondiale. Le spectacle se joue dans l’alliance entre les chorégraphies et les mouvements de caméra. Et avec une playlist aussi cool, menée par Vladimir Cosma, a -t-on vraiment besoin de mots ?

La dernière folie de Mel Brooks par Mel Brooks (1976)

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Film fou et méta, La Dernière Folie de Mel Brooks (1976) raconte l’histoire d’un réalisateur à peine sorti de désintox qui, accompagné de ses amis, cherche à convaincre un producteur de faire le premier film muet depuis quarante ans. Véritable hommage hilarant aux comédies slapstick des années 1920, le long métrage est aussi un portrait très peu flatteur de l’industrie du cinéma hollywoodienne. Et, comme Mel Brooks ne manque pas d’humour, la seule personne qui parle dans sa Dernière Folie… n’est autre que le mime Marcel Marceau.

La Tortue Rouge de Michael Dodok de Wit (2016)

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Dans le cinéma d’animation, je demande le film de Michael Dudok de Wit, La Tortue rouge (2016). Première production étrangère des studios Ghibli, le film en reprend l’une des obsessions : la nature. Conte écolo, fable humaniste ou récit poétique, cette robinsonnade, en plus de son extraordinaire beauté visuelle, a la particularité de ne piper mot. Il faut dire que, si les humains se taisent un peu, on entend beaucoup mieux l’océan, le vent et autres animaux à carapace nous dire qu’il faut prendre soin d’eux. CQFD.

Élise, 7 ans, aime La Tortue Rouge

The Artist de Michel Hazanavicius(2011)

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Sans un mot (ou presque) et en reprenant la trame d’Une étoile est née, The Artist de Michel Hazanavicius (2011) revient sur le douloureux passage du muet au parlant en 1927. À travers ses deux héros, George Valentin et Peppy Miller, le cinéaste rend aussi bien hommage aux artistes des années 1920, de F. W. Murnau à Charlie Chaplin, qu’à Boulevard du crépuscule ou Chantons sous la pluie, qui racontaient déjà ce moment crucial de l’histoire du cinéma. Et, comme les Américains adorent que l’on parle d’eux, mais n’aiment pas les sous-titres, The Artist a remporté cinq Oscars.