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« Shaun of The Dead » d’Edgar Wright revient en salle pour un anniversaire mortel
- Romain Nesme
- 2024-10-29
[CRITIQUE] La comédie horrifique britannique fête ses vingt ans et ressort dans les salles pour Halloween, l’occasion de (re)découvrir les péripéties apocalyptiques de Shaun et ses amis face à un étrange virus qui transforme les londoniens en zombies pas si effrayants que ça.
Tout commence plus ou moins normalement, dans un quartier tranquille de la banlieue de Londres. Le quotidien de Shaun, trentenaire, vendeur de télé en collocation, ne fait pas rêver et c’est d’ailleurs pourquoi sa petite amie décide de le quitter. Il faut dire que lui et son coloc Ed, adeptes de jeux vidéo et de bières, ont tout des vieux ados puant la chaussette sale et le renfermée. Pas très glamour, vous en conviendrez. Mais quand, un beau matin, les deux amis trouvent dans leur jardin ce qui ressemble de près à un zombie, leur vie morne prend un tournant inattendu...
Débute alors une course contre la montre pour sauver les proches de Shaun durant laquelle les deux acolytes, zombies parmi les zombies, redoubleront d’inventivité pour triompher de cette horde de créatures qu’un mystérieux virus a transformé en bêtes apathiques et mangeuses d’hommes.
Avec cette délirante comédie, le réalisateur Edgar Wright retrouve ses acteurs fétiches, Nick Frost et Simon Pegg, avec qui il avait débuté à la télévision, et entame sa Trilogie Cornetto (en référence aux glaces que mangent les protagonistes dans les films, mais aussi à la trilogie de Krzysztof Kieslowski, Trois Couleurs, qui donne également son nom au magazine que vous êtes en train de lire). Suivi de Hot Fuzz (2007) et Le Dernier Pub avant la fin du monde (2013), Shaun of The Dead ouvre la voie vers un univers à la croisée des genres.
À la fois romcom, comédie absurde et parodie de film de zombie, cette aventure toute en nuances doublée d’un jeu d’acteur aux jonglages dramatiques surprenants n’a peut-être rien pour faire peur mais s’illustre à merveille dans ce mélange drolatique et atypique. Avec ses blagues potaches et ses morts-vivants à demi menaçants, Shaun of The Dead raconte la pseudo-apocalypse au travers de laquelle Shaun pourra enfin devenir un héros et prouver à sa petite amie qu’il n’est pas un raté et que la fin du monde, il sait gérer. Ou pas.
Shaun of the Dead d’Edgar Wright, 1h39, Carlotta Films, ressortie le 30 octobre
Image © D.R.