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« Dos au mur », un thriller radical et audacieux à voir sur Arte
- Grégory Ledergue
- 2020-04-01
Après deux saisons sous les traits d’un thriller financier sinueux, la série danoise Bedrag fait peau neuve. Un pari audacieux et payant. Elle se dote au passage d’un nouveau titre français, puisqu’elle est maintenant diffusée par Arte sous le nom de Dos au mur (contre Les Initiés pour les deux premières saisons sur France 3). De sa distribution originale, il ne reste que deux acteurs secondaires, propulsés au premier plan, le magnétique Thomas Hwan, en flic insomniaque, et Esben Smed, en petit poisson du crime organisé devenu cador. Le blanchiment d’argent demeure le fil rouge, par le biais d’un nouveau personnage très réussi d’employée de banque devenue experte en montages financiers (Maria Rich, parfaite). Pour le reste, le scénariste Jeppe Gjervig Gram fait le grand ménage et réinvente sa série en polar rugueux.
Redescendue des tours de verre d’Energreen, la multinationale un peu caricaturale des saisons précédentes, Dos au mur, filmé caméra à l’épaule dans les rues de Copenhague, retrouve un peu de l’énergie et de l’authenticité de l’excellent Easy Money (2011). Et plus généralement de ce qui avait fait au départ le succès du « scandi noir », dans le sillage de The Killing ou de la saga Millénium : sa frontalité radicale. À force, la formule avait fini par se diluer, plus si imperméable à toute idée de pathos hollywoodien. Un comble. Ce que propose Gjervig Gram, c’est un retour à une forme d’épure ; qu’il le fasse avec une série déjà installée est d’autant plus remarquable. Le polar nordique coup de poing qu’on n’attendait plus est là, et c’est une saison 3.
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