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SCÈNE CULTE · « Mad Max » de George Miller
- Michaël Patin
- 2024-05-06
Dans un futur proche, des motards sèment la terreur sur les routes australiennes. Flic dur à cuire, Max Rockatansky (Mel Gibson) tente de rétablir l’ordre et de protéger sa femme, Jessie (Joanne Samuel), et leur bébé. Alors que sort ce mois-ci « Furiosa ». Une saga « Mad Max », retour sur l’acte de naissance d’un antihéros tragique.
LA SCÈNE
On le sait, on le sent : depuis que Jessie a croisé le chemin de l’ignoble Toecutter (Hugh Keays-Byrne) et de sa bande, le vent mortel du destin souffle sur le film. Rattrapée par les affreux, alors que Max est parti dans la mauvaise direction, elle parvient in extremis à s’enfuir en voiture avec leur bébé. La partie de chasse sera de courte durée.
L'ANALYSE DE LA SCÈNE
Avant Mad Max. Fury Road (2015), quatrième volet de la saga postapocalyptique, il y a eu Mad Max, premier volet et film de série B seventies. Proche du western et du vigilante movie, le premier long métrage de George Miller joue sur cette identification pour bâtir sa mythologie. C’est donc un simple break rouge familial qui cale à la soixante-dixième minute, obligeant Jessie à poursuivre sa fuite à pied, son bébé dans les bras. Peu avare jusqu’alors en cascades et détails sanglants, le film se fait soudainement elliptique. Deux plans larges sur les motos qui approchent, quelques inserts vifs sur une main et un compteur, puis la horde disparaît au loin, ne laissant derrière elle qu’une chaussure d’enfant et une petite balle qui roule sur le bitume. Lorsque Max arrive quelques secondes plus (trop) tard, la caméra s’arrête à distance des corps inanimés devant lesquels il tombe à genoux. L’image qui suit – un ciel chargé de nuages lourds – imprime une analogie entre l’effondrement du personnage et celui de son environnement. Le monde de Max n’est plus, la légende de Mad Max peut commencer.
Furiosa. Une saga Mad Max de George Miller, Warner Bros. (2 h 28), sortie le 22 mai
Image : © DR