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Scène culte : Carlos d’Olivier Assayas
- Trois Couleurs
- 2012-11-14
Carlos : Je vais vous tuer…
(Ahmed Zaki Yamani se tourne vers lui, le regard craintif.)
Carlos : … pas encore…
(Le ministre s’assoit.)
Carlos : Vous êtes intelligent. Vous connaissez les ressorts de la politique, comme moi. Au bout du compte, nous ne sommes que des pions dans le jeu de l’Histoire. Moi, je suis un soldat, je n’ai pas de maison, je vis sous une tente. Ma seule mission : mener mes hommes à la victoire. Aujourd’hui, j’ai quarante commandos de par le monde, prêts à agir si j’en donne l’ordre. Ce sont des hommes déterminés, prêts à se sacrifier pour la cause et pour la victoire finale. Voilà qui je suis.
(Carlos pose sa mitraillette sur la table.)
Carlos : Quant à vous, vous êtes un stratège… Vous jouez sur un échiquier à l’échelle de la planète…
(Carlos allume une cigarette.)
Carlos : Je respecte ça. Parce que vous et moi, nous nous sommes trouvés bien souvent dans le même camp. Le camp de la lutte anti-impérialiste et de la cause palestinienne. Mais, malheureusement, aujourd’hui, nous ne sommes pas dans ce même camp. Parce qu’en levant l’embargo sur le pétrole, vous avez trahi notre cause.
(Nerveux, Yamani manipule un collier de perles.)
Carlos : Vous avez rallié Washington, mais il vient toujours un moment où l’on doit répondre de ses actes. Et ce moment, cheikh Yamani, est venu pour vous aujourd’hui.
(Carlos s’assoit face à lui.)
Carlos : Vous allez devoir payer pour la politique saoudienne. Vous connaissez le sort réservé aux traîtres ?
(Le ministre acquiesce, la tête baissée.)
Carlos
d’Olivier Assayas